Le versement de la pension de retraite est, à chaque fois, attendu avec impatience par nos amis du troisième âge qui n’ont d’autres ressources que ce que la CNR consent à leur allouer mensuellement. Le dix-neuf de ce mois d’août, correspondant à la veille du mois sacré, a été décevant à plus d’un titre, en ce sens que toutes les attentes des retraités ont été déçues. Devant percevoir leur pension revalorisée, avec effet du premier (1er) mai accompagnée du rappel y afférent, ils doivent en fin de compte revoir leurs illusions à la baisse. “Le relevé d’avoir ne mentionne aucune augmentation alors que Dieu seul sait si nous en avons besoin”, note un vieil homme venu faire “un retrait de misère”. Juste un peu plus de treize mille dinars pour subvenir aux besoins d’une famille de cinq personnes” précise-t-il. Pourtant, l’an dernier, on leur avait fait miroiter, une augmentation conséquente bien qu’insuffisante. “On ne croira plus personne. Tous, députés ou syndicats ne pensent qu’à eux-mêmes. Ils se préparent une retraite dorée. Quant à ceux qui ont trimé dans les usines, les administrations ou les écoles qui leur ont permis d’atteindre ces postes, personne n’en a cure”, souligne un vieil enseignant dont la pension est loin d’égaler ne serait-ce que la moitié du salaire de ses collègues, encore en poste.
Les retraités de la commune d’Aïn El Hammam ne doivent pas être seuls, a être révoltés par les dernières décisions du gouvernement. la revalorisation de leur pension, de l’ordre de cinq pour cent (5%), sonne comme une sorte de mépris de la part des pouvoirs publics qui leur avaient promis, au mois de mai, des augmentations autrement plus importantes. Le taux de douze pour cent (12%) avait été annoncé, publiquement, “dès le mois d’août avec effet du mois de mai”, les a-t-on assurés. La calculette avait vite fait de ressortir un montant appréciable, allant jusqu’à deux mille dinars, par mois, bien que loin de leur octroyer une vie décente. Ceux qui s’attendaient à mettre un peu de “beurre dans les épinards” ont subi la douche froide. Le mois d’août tant attendu, ne leur apportera finalement que des miettes. Ils doivent, contre vent et marées, se contenter de moins de la moitié de ce qu’ils escomptaient recevoir. “Une misère” commente la plupart d’entre eux. Dire qu’au moment où les travailleurs, soutenus par leur syndicats, revendiquent des salaires de cinq millions de centimes, il existe encore des retraités dont les pensions dépassent tout juste le SMIG.
A. O. T.