Dans les communes, surtout celles qui ont bénéficié d’un large programme de l’habitat rural, l’effet de la crise du ciment a été immédiat notamment dans l’avancement des constructions individuelles, dont la libération des tranches d’aides accordées par la CNL dépend largement du rythme des travaux de base d’une habitation, conditionnés par la disponibilité du ciment. Toutefois, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, depuis le mois de juin, le programme quinquennal destiné aux communes connaît sur le terrain un net recul dans son exécution, toujours à cause des prix prohibitifs que continuent d’appliquer les dépositaires à travers toutes les villes et localités. A titre d’exemple, les municipalité relevant de la daïra de Boghni, après une période où l’habitat rural était un succès sur tous les plans, au vu du nombre d’acquéreurs ayant pu ériger une batisse mais à moindre coût au temps où le prix d’un sac de ciment était quand même abordable chez les détaillants, au jour d’aujourd’hui c’est toute la chaîne qui a conduit à cette réussite qui est en panne. Toujours dans la secteur du bâtiment, les rares projets lancés pour relancer le secteur du bâtiment, dans les communes disposant d’assiettes foncières, n’arrivent pas à décoller en raison des fluctuations négatives que connaît le prix du ciment, un marché que l’Etat n’arrive pas à réguler en partie surtout lorsqu’il s’agit de fixer un prix de détail avec une marge bénéficiaire ne pouvant pas affecter le pouvoir d’achat du citoyen.
D’un autre côté, les entreprises du bâtiment, les petites entreprises doivent aussi bénéficier de mesures de protection pour sauvegarder leurs activités, soumises à des difficultés liées à l’anarchie que connaît la commercialisation du ciment. Certes cette situation n’affecte pas beaucoup les grandes entreprises du bâtiment, particulièrement celles qui ont accès aux cimenteries, un privilège que d’acheter le ciment chez les grossistes ou les détaillants, entre les deux la différence est grande puisque chacun paye un pri soit en bénéficiant de l’avantage d’achat à la base ou d’un prix de vente du marché noir. Toute cette spéculation qui peut s’exprimer de plusieurs manières a en tout cas freiné l’avancement des projets dans les communes entre autres ceux accordés dans le cadre des PCD. En effet des retards sont signalés dans l’achèvement de plusieurs opérations confiées à de petites entreprises n’ayant pas droit d’accès facile aux cimenteries.
Un chargé de service des projets dans une APC de la daïra de Boghni, nous a confirmé cet état de fait en donnant l’exemple des infrastructures de base dont les travaux de construction sont à la traîne sinon à l’arrêt à comme c’est le cas des projets FCCL, tels que les crèches et les bibliothèques communales en attente de réalisation.
M. Haddadi
