Ce constat ne semble pas inquiéter les élus qui ont fait de la solidarité, de l’aide aux démunis, des axes principaux de leurs programmes électoraux.
En face, les bonnes consciences et les bonnes volontés qui restent dans la société n’arrivent pas à trouver un cadre pour participer ou contribuer de près dans les œuvres de bienfaisance, contrairement aux années précédentes où les mieux nantis se bousculaient devant les permanences du C-RA pour offrir un peu de ce qu’ils ont, soit en espèces ou en nature. Certes, cette catégorie de gens n’a pas disparu fort malheureusement, mais en parallèle ils ne trouvent pas une structure organisée pour figurer parmi les bienfaiteurs, d’autant plus que la majorité des comités locaux du C-RA a été gangrenée par des lutte internes, qui ont fait de ces organisations, et les exemples ne manquent pas, des espaces d’intérêts individuels. Même s’il ne faut pas généraliser, on peut dire que tous les comités ne s’acquittent pas de leur mission humanitaire.
C’est vrai que les noyaux qui demeurent en activité tentent tant bien que mal de sauvegarder le minimum, à savoir des activités habituelles telles que la formation des secouristes, les circoncisions, les visites aux malades, la gestion des crèches communales, mais cela se fait généralement non sans difficultés en raison surtout du manque de culture dans l’action humanitaire.
Pour mieux illustrer cette situation, le mois de ramadan de cette année n’est pas comme les précédents surtout lorsqu’un sait que la soupe populaire ou meidat el Hillal sera absente dans de grandes centres urbains de la wilaya.
A titre d’exemple, peut-être le plus touchant, certainement parce que depuis plus d’une décennie des repas étaient servis durant toute la période du jeûne aux démunis et aux passagers, la ville de Boghni a perdu son espace d’accueil des nécessiteux en quête de rompre le jeûne. Bien que des raisons aie,y été évoquées pour expliquer l’absence signalée, liée en partie à la non-réservation d’un lieu de restauration à temps, il faut signaler que d’autres facteurs beaucoup plus humains en relation avec la démission de l’ancien président du comité, puis l’élection de deux autres responsables en l’espace d’une année, ont constitué des éléments ayant contribué à la baisse du rythme d’engagement des bénévoles du C-RA.
En tout état de cause, les citoyens de Boghni, les bienfaiteurs, les associations et même les autorités locales vivent mal le ratage de cette année que les habitués du repas du C-RA n’arrivent pas encore à admettre. Il n’y a pas de doute que d’autres localités de la wilaya, notamment, celles au versant sud, connaissent la même situation, soit à cause des dysfonctionnements des comité du C-RA ou, le cas échéant, en l’absence totale d’une représentation au niveau local.
Pour combler ce déficit, celui d’être engagé, chose qui ne peut s’exprimer que dans un cadre organisé, les pouvoirs publics à travers leurs institutions se substituent pour prendre la place du C-RA à travers les aides en denrées alimentaires accordées aux collectivités locales, mais en quantité insuffisante pour faire face à la pauvreté qui commence a atteindre de nombreux villages et quartiers des centres urbains de la wilaya.
M. Haddadi