Une première semaine du mois de ramadan caractérisée dans ses premiers jours par une hausse sensible du mercure. Cette montée des températures n’a pas été sans conséquence sur le physique des jeunes qui a été mis à rude épreuve. Seulement et durant ces deux derniers jours, le climat a été plus clément avec notamment l’apparition de la grisaille et quelques nuages. Des gouttes de pluie se sont abattues et ont ainsi rafraîchi l’atmosphère qui a été plutôt humide durant toute cette première semaine. Il faut dire que parmi les jeûneurs, notamment les plus jeunes, d’aucuns pensent désormais aux prochains mois de jeûne qui vont intervenir en pleine saison des grandes chaleurs. Celle-ci, plus connue pour ses pics de températures et sa canicule, marquera à coup sûr les jeûneurs qui, en fait, viennent tout juste cette année d’avoir un avant-goût de ce que sera le ramadan des prochaines années.
Par ailleurs, cette première semaine a été aussi marquée parfois par une stabilisation des prix des fruits et légumes et d’autrefois par une baisse plus ou moins légère des prix. Et les ménagères ne peuvent que se réjouir de cette situation pour le moins attendue, mais qui a érodé leurs porte-monnaies. Pour certaines très au fait des fluctuations des prix dans les marchés, et on parle dans ce cas précis des commerçants détaillants, cette baisse des prix obéit à une stratégie spéculative adoptée par les commerçants à l’approche du mois de ramadan. Celle-ci consiste en l’augmentation progressive des prix à la veille du mois sacré et au cours de ces premiers jours, avant que la flambée ne s’estompe à la fin de la première semaine du jeûne. Pour d’autres en revanche, cette baisse des prix de la mercuriale peut être expliquée la fois par le départ de nos compatriotes installés à l’étranger, réputés pour leur important pouvoir d’achat et le report des fêtes de mariage pour l’après-mois de ramadan. En tout cas, et quelles que soient les raisons qui ont amené cette baisse des prix, le consommateur, lui, ne peut que se réjouir de cet état de fait.
Un autre fait ayant marqué cette première semaine, c’est le peu d’accidents de la circulation constaté sur les routes, comparativement aux années précédentes. En fait, en pareille période, ramadan oblige et à cause de l’excès de vitesse et du manque de sommeil, beaucoup d’accidents sont signalés çà et là, mais cette année un seul accident ayant causé un mort a été enregistré durant toute cette semaine dans la wilaya de Bouira. Toutefois, la route demeure toujours dangereuse durant ce mois de ramadan et ce en raison de la fatigue, de l’inattention et aussi de la précipitation qui caractérise le comportement du conducteur jeûneur. Sur un autre registre, le comportement et l’attitude des jeûneurs durant ces premiers jours de jeûne laissent souvent apparaître un tempérament nerveux. Dans la ville de Bouira, l’on a assisté à des disputes et à des altercations particulièrement à quelques minutes de la rupture du jeûne. Les disputes entre les automobilistes sont fréquentes. Pour une simple place de parking ou une queue de poisson, c’est à une pluie d’injures et autres insultes que les passants et usagers de la route assistent. Il arrive souvent que des disputes éclatent à l’entrée des boulangeries et des boutiques de vendeurs de zlabia. Des incidents de ce genre sont signalés au quotidien du côté de la place de la ville de Bouira chez le vendeur de zlabia, un Tunisien que le commun des Algériens appelle “tounsi”. Non loin de cet endroit, à la rue de France plus exactement des bagarres entre jeunes commerçants de fruits éclatent chaque jour. Ce mercredi, à quelques minutes du ftour, une bagarre généralisée a éclaté au quartier Harkat et les personnes impliquées lors de cette dispute ont usé d’armes blanches pour régler un différend. Il aura fallu l’arrivée sur les lieux d’un important renfort de policiers pour calmer les esprits surchauffés. À vrai dire, ce genre de scènes récurrentes sont ancrées dans les mœurs de la société. Voilà en somme, ce qui a caractérisé la première semaine du mois de ramadan cette année à Bouira.
Djamel M.