A qui profite le désordre ?

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L’administration qui n’a pas hésité à entendre les citoyens et à consentir un dialogue ouvert et sans restriction a pu rassembler les comités de village des deux P/APC et du chef de daïra. Si la revendication du lycée, comme posée au départ, a allumé la mèche de la poudriere, cela n’a été qu’un alibi, car cachant l’intention réelle de la protestation. La solution proposée et envisagée par les autorités était de lancer l’ouverture d’une grande annexe du lycée afin d’assurer une scolarisation de proximité à tous les villages des deux ârchs. Lors de la réunion de travail, les représentants des villages sont allés jusqu’à considérer que la revendication du lycée ne les intéressait pas, mais il s’agit de déplacer le chef-lieu de commune d’une localité à une autre. La doléances doit suivre une procédure réglementaire. Les comités de village doivent ainsi introduire une demande à l’APC qui, après déliberation par l’exécutif, sera transmise au wali pour avis, qui à son tour transmettera le dossier à la tutelle, le ministère de l’intérieur, qui étudiera l’opportunité d’un éventuel transfert du siège de la municipalité d’un lieu à un autre. Cette démarche est stipulée par l’article 4 du code communal, code régissant le fonctionnement des APC.

L’intervention de la force publique, qui a pu rétablir le calme et la sérénité, s’est faite après l’accomplissement du forfait par les protestataires en s’attaquant au siège de l’APC et en procédant à son saccage systématique. Les révélations des uns et des autres font ressortir que l’indexation du siège de l’APC aux manifestants a été l’œuvre d’élus de la commune de Tirmitine. Ces élus appartenant à deux partis politiques différents inscrits dans l’opposition au niveau de l’assemblée locale.

Selon une source digne de foi, ces actes de vandalisme qui s’erigent en mode d’emploi ne sauraient être tolérés. La force de la loi sera appliquée contre tous ceux qui font obstruction à l’effort de développement amorcé par la wilaya, après des années de léthargie et de marginalisation. Certains élus versent dans la manipulation, au lieu de s’invertir dans leur noble mission, celle de servir les citoyens. Sinon comment expliquer de la revendication de délocalisation du lycée inscrit en 2004 avec 11 milliards et repris en 2009 avec 21 milliards – l’Etat en débourse 10 milliards de plus –, la protestation s’est orientée vers le siège de l’APC, qui s’avérait constituer le centre d’intérêt d’une partie de la population. Le projet d’implantation d’un lycée obéit aux recommandations d’une carte scolaire dûment arrêtée et peaufinée par les autorités en charge du secteur, comme la création d’une municipalité obeit à des normes de population, d’espaces, de structures de développement et autres. Si des localités sont face à des difficultés ou manquements, les modes de protestation et méthodes de luttes existent sans recourir à la pratique musclée aux conséquences dramatiques. La région a plus besoin de paix, afin que l’acte de développement et la relance économique tant souhaités relèvent du domaine du possible.

Khaled Zahem

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