Ciblée par toutes sortes de crimes, la Kabylie devient au fil des années un vrai no man’s land que personne, apparemment, ne peut et ne veut mettre un terme. Violence tous azimuts, répression, vols, suicides, et pour boucler la boucle, des réseaux mafieux et des terroristes spécialistes d’enlèvements de citoyens suivis, généralement de fortes rançons, agissent en maîtres des lieux.
Pas moins d’une quarantaine d’enlèvements ont été enregistrés pour la seule wilaya de Tizi-Ouzou, ce qui la place tristement en haut du peloton à l’échelle nationale. Toutes les familles de ces victimes de rapts ont payé des sommes colossales pour libérer sains et saufs leurs proches.
Cette situation plus que préoccupante qui échappe à tout contrôle rend la vie dure pour les citoyens de la région, surtout que les auteurs ciblent les familles aisés et les industriels.
Ce qui est intrigant dans ces histoires d’enlèvements est la facilité avec laquelle les auteurs des rapts agissent. Sans qu’ils soient inquiétés, ils allaient jusqu’à opérer à visage découvert en milieu de journée.
Cette recrudescence d’acte d’enlèvements visant les riches de la région n’est pas sans résultat terrible sur la situation économique de la Kabylie. Ainsi, avec tout le retard enregistré depuis, cette région du pays prête la flanc à toutes les dérives qui lui sont pourtant mortelles !
Devant toutes ces menaces, la région devient inévitablement un territoire où personne ne peut risquer ni son argent ni sa vie. Cette funeste entreprise vise à faire fuir les industriels déjà installés et mettre une barrière devant ceux qui veulent y investir. L’interconnexion entre les réseaux mafieux et le terrorisme islamiste a créé comme une sorte de terreur guettant tout citoyen. Isolée par les pouvoirs publics, cernée par les groupes armés du GSPC, la Kabylie subit les affres et les assauts criminels à tout bout de champ.
Telle une chape de plomb, la peur plane sur cette région qui a beau respirer l’air de quiétude qui y régnait jadis.
Entre un laisser-aller des autorités, la pression terroriste et le “règne” des réseaux mafieux, vers quel malheureux avenir se dirige-t-on ?
M. Mouloudj