L’on voudra pour preuve les démissions de militants annoncées publiquement et un très fort sentiment d’insatisfaction qui est, selon un ancien militant du FLN à Tigzirt, perceptible chez la base militant. “Les anciens ne se retrouvent plus dans le parti alors que les plus jeunes peinent à évoluer dans des structures vidées pratiquement de leur vocation qui est celle d’un espace de débat, d’idées, de discussion autour de notre projet de société ainsi qu’un cadre pour une meilleure formation politique. Hélas, le parti est devenu à Tizi-Ouzou un appareil pour la gestion de carrière de certains”, nous dit un militant.
“FLN bloque FLN”
Cette situation de “marasme” qui aurait tendance à se généraliser, s’explique, selon un autre militant, par la léthargie interne que connaît le parti de Belkhadem à Tizi-Ouzou. L’illustration parfaite d’un tel état des lieux est, aux yeux de nombreux observateurs, l’incapacité de la structure à être se placer en intermédiaire dans des conflits entre militants. Le cas de l’APC de Ouadhias est, à ce sujet, très révélateur de la situation que vit le parti de Belkhadem à Tizi.
Cette commune située à quelque 50 km au sud-est du chef-lieu de wilaya voit son APC bloquée après près de deux ans de mandat.
Cette APC gérée par le FLN en cohabitation avec le groupe des indépendants est à présent bloquée après que l’opposition formée par trois élus FFS, un élu RCD et, tenez-vous bien, un militant FLN a rejeté à trois reprises l’ordre du jour, bloquant ainsi le fonctionnement normal de l’assemblée des Ouadhias. Le conflit est qualifié, selon des échos qui nous sont parvenus, d’affaire interne au FLN mais qui déborde pour constituer un élément majeur ayant fait ressortir une nouvelle configuration au sein de ladite APC. Si l’opposition est dans son droit de jouer son rôle, l’élu FLN est, selon les déclarations faites par le P/APC des Ouadhias à notre journal, parues dans l’une de nos précédente édition, “passible d’un passage en commission de discipline du parti, seul habilitée à sanctionner les militants”. M. Hallou s’en est donc remis à la mouhafadha du FLN de Tizi-Ouzou pour régler le problème. Des sources sûres nous ont, dans ce sens, fait savoir qu’effectivement le mouhafedh s’est déplacé à Ouadhias, sans pour autant parvenir à solutionner le problème. L’issue de l’APC bloquée par l’alliance FLN – FFS – RCD est jusqu’à preuve du contraire incertaine. Si des mesure de suspension sont prises par le wali de Tizi-Ouzou quant à une substitution du pouvoir, le FLN sera étêté par une autre APC dont l’importance est capitale dans l’échiquier politique local. Ouadhias occupe un statut de région où se jouent les équlibres surtout dans l’axe du sud allant jusqu’à Aïn Zaouia et Draâ El Mizan. “Ce qui est étonnant, c’est que les responsables du parti au niveau local restent indifférents par rapport à cette situation désastreuse, paradoxale que vit l’APC de Ouadhias. A mon avis, soit on conforte le P/APC dans sa démarche et donc sanctionner l’élu, qui s’est joint à l’opposition, soit on affiche complètement la désapprobation vis-à-vis du maire, c’est un problème qui devra trouver une solution, à l’intérieur du FLN. A moins que certains veulent pousser au pourrissement pour régler des comptes, ce qui est, en de telles circonstances, inadmissible car il s’agit de l’intérêt de la population. Le mouhafedh doit faire encore plus d’efforts afin de trouver une issue positive car, il est avant tout, le permier responsable du FLN à Tizi-Ouzou”, nous dit K. Salah, militant du FLN à Boghni.
“Des élus ont demandé une réunion en présence des responsables nationaux du parti”
Face à cet brouhaha qui semble perturber davantage le parti de Belkhadem à Tizi-Ouzou, des élus auraient signé une pétition pour demander une réunion de travail afin, indiquent nos sources, de débattre de tous les “dysfonctionnements”. Certains élus auraient reproché, principalement, à la mouhafadha, son manque de soutien, sur le terrain, aux élus. C’est le cas de le dire pour la commune des Ouadhias où le blocage dure depuis plusieurs semaines. “Il y a un sentiment d’impunité qui se dégage”, notera Aami Saïd un ancien militant du FLN.
“Senatoriales, c’est déjà la course aux… voix”
L’annonce faite par le premier responsable du parti, Belkhadem en l’occurrence, concernant la tenue des primaires d’où sortiront les candidats FLN aux prochaine sénatoriales, a ravivé les tensions entre plusieurs “cadres” du parti. L’on assiste même, indiquent des sources proches de la maison FLN à Tizi, à une course effectuée pour récolter le maximum de soutiens afin de s’assurer une victoire et une place au Sénat, des alliances se nouent au gré des situations et chaque jour, l’on peut s’attendre à du nouveau.
Des anciens militants tentent de calmer le jeu à travers des initiatives de réconciliations qui seront lancées dans peu de temps. En attendant, les APC que gère le FLN dans la ville des Genêts tombent l’une après l’autre. Après Ouadhias, bloquée par une alliance contractée par un élu FLN et l’opposition, celle de Tizi-Ouzou ne déroge pas à la règle. Les citoyens du village Betrouna ont bloqué l’APC avant-hier pour demander de l’eau, du gaz…
B. T.