Un peu plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées, hier matin, devant le siège de l’APC de Haïzer à une dizaine de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya, pour exprimer leur ras-le-bol et exiger des autorités de la wilaya une commission d’enquête sur la gestion de leur municipalité. Arrivés sur les lieux vers 9h30, les portes de la mairie étaient cadenassées et les citoyens, visiblement en colère, observaient un sit-in devant leur institution. Selon des contestataires rencontrés sur place, plusieurs doléances qui demeurent toujours sans réponse de la part des autorités municipales seraient à l’origine de cette situation. “Nous ne voulons pas d’un maire qui veut semer la zizanie entre nous”, lancera d’emblée un vieil homme indigné par ce qu’il qualifie de “hogra” : “Le premier magistrat de la commune n’est pas à la hauteur pour gérer l’APC”, nous ne nous laisserons pas faire”. En voulant en savoir plus sur le conflit opposant le maire et les citoyens, notre interlocuteur révélera qu’une pénurie d’eau potable qui sévit depuis quelques jours est à l’origine de cette démonstration de force “Le maire tente de manipuler quelques personnes pour nous empêcher d’être approvisionnés en eau potable. Il ne veut pas régler le problème qui subsiste entre les habitants du hameau de Tighilt N’sekssu et ceux d’Aguerssif qui se disputent un forage communal…nous ne nous laisserons pas manipuler”.D’autres voix se sont également élevées pour dénoncer la gestion de l’APC décrite comme catastrophique. Favoritisme, clientélisme et autres passe-droits sont ainsi les principales accusations lancées à l’encontre du premier magistrat de la commune de Haïzer. Des jeunes désemparés en profiteront pour nous faire part de la malvie et du chômage qu’ils endurent quotidiennement. Auprès des autorités communales de la localité, on dément toutes ces allégations qualifiées de calomnieuses et on nous assure que c’est un simple malentendu : “Nous avons l’intention de réaliser une nouvelle conduite pour acheminer l’eau potable en direction des villages de Tighilt N’Sekssou et d’Aguerssif. Pour cela et afin de remplacer l’ancienne conduite d’un diamètre de 120 par une canalisation conforme aux normes sanitaires, nous avons fait appel à un entrepreneur pour que les travaux soient achevés dans les plus brefs délais et durant les travaux les citernes de l’APC assurent l’acheminement en eau potable vers ces localités”, nous affirme M. Lekhal, vice-président de l’APC. Durant notre entrevue avec ce responsable, un chef de service de l’hydraulique s’est déplacé sur place pour calmer les esprits, mais là encore, peine perdue puisque les citoyens refuseront tout dialogue malgré les tentatives du secrétaire général de la daïra pour apaiser la situation. Selon Adda Omar, un élu APW rencontré sur les lieux, la commune doit se désister de la gestion de l’AEP au profit de l’Algérienne des eaux. “Les revendications citoyennes sont légitimes et toute action pacifique de ce genre fait preuve de la maturité de la population”, dira notre interlocuteur.Une population qui, à l’heure où nous mettons sous presse, exige le départ du maire dès qu’une commission d’enquête aura effectué le bilan de ces trois années d’exercice. Soulignons enfin que les citoyens comptent maintenir le blocage de la mairie jusqu’à ce qu’une délégation de la wilaya se rende sur place et agisse en conséquence.
Hafidh B.