Le Festival du film amazigh sera organisé désormais annuellement dans la capitale du Djurdjura. La décision prise par le ministère de la Culture, y a quelques mois, a été confirmé avant-hier par le commissaire du Festival du film amazigh, M. Hachemi Assad. C’est dans une rencontre-débat, inscrite «Mille et une news», initiée par le quotidien Algérie news pour cet espace du mois du ramadan, que les présidents des festivals culturels ont consacré leur débat autour de la culture et les festivals culturels. Depuis sa mise en œuvre en 1999, la caravane du film amazigh a sillonné plusieurs régions en Algérie. Passant de Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Ghardaïa… L’objectif de la caravane selon son premier responsable, “c’est une rencontre itinérante qui constitue un pont entre les régions d’Algérie”. Dans un cadre culturel et social, ce festival revient chaque année, pour évaluer la production culturelle et cinématographique nationale. Avec la participation de plusieurs producteurs, réalisateurs et scénaristes, ces derniers vont faire découvrir leurs productions artistiques et les mettre en compétition afin d’élire la meilleure production. Pour cela, l’initiative est conçue pour accroître le niveau de la production cinématographique originale. L’incessant appel du commissaire du Festival du film amazigh c’est de s’ouvrir sur ces espaces, afin de faire connaître les artistes. La mission primaire à laquelle s’apprête cette initiative qui est la création du geste solidaire entre les couches sociales existantes. De l’intellectuel, à l’universitaire jusqu’au simple citoyen, leurs avis apporteront certainement un appui. Selon les pourparlers des commissaires des festivals culturels, l’instrumentalisation de ces festivals, notamment les artistes, n’est pas dans leur menu. Tout en précisant que les films ont été écartés durant les festivals précédents, “ne répondant pas au règlement de la compétition, tel la nouveauté et les normes sociales à respecter…”.
L’autre problème soulevé durant cette rencontre c’est l’absence des constats et de débats après chaque festival. Cette étape n’a jamais été franchie, avouent les concernés. Pour leurs part, un festival doit propulser un impact positif sur le plan régional. L’ambition, des organisateurs se focalise sur l’impact culturel envers la population locale afin de sauvegarder le patrimoine.
Sur un autre chapitre, concernant le financement des ces festivals, l’ensemble des organisateurs, ont annoncé que l’Etat épaule jusqu’à 20% des charges de chaque festival culturel. Dans l’ensemble, les compétitions restent encore en deçà de la qualité admise dans un festival. L’appel est lancé ainsi en direction des opérateurs privés afin de s’impliquer dans la promotion de la culture. Il y a d’autres entraves pour lesquelles la production cinématographique amazighe se heurte. Avec des moyens rudimentaires certains producteurs tentent de faire mieux.
Même si le film amazigh manque de quelques raffinements artistiques qui vont lui permettre d’accéder au niveau voulu, les expectatives demeurent loin d’être concrétisées. Edifier un institut de cinématographie était pour rappel, un objet de contestation des réalisateurs existants en Algérie. Cela s’ajoute au nombre important des salles de spectacle fermées depuis plus d’une décennie.
A. Slimani