“Il manque beaucoup d’espaces culturels à Bgayet”

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La Dépêche de Kabylie : Votre espace culturel a démarré avec une très grande affluence. Vous attendiez-vous à cela ?

Bizek : En toute franchise, non car ce n’est qu’une propagande aux copains. Mais, apparemment, le bouche à oreille a fait le reste. En ce qui concerne cet endroit, il était géré de manière assez bizarre, même s’il l’était par des gens volontaires. Donc, j’ai décidé de demander cette cafétéria pour profiter de l’espace que j’espère transformer en lieu de rencontres culturelles. Il faut reconnaître qu’il manque beaucoup d’espaces culturels à Bgayet. Bon, pour le moment, en ce mois de ramadan, nous ne faisons que des projections durant toutes les soirées, mais nous avons beaucoup de projets.

Justement, on se souvient de votre expérience durant l’été 2000 lorsque vous aviez pris la salle de cinéma de Tichy qui était abandonnée. Rien que pour la culture, vous aviez été jusqu’à démissionner de votre poste de fonctionnaire ?

Effectivement, c’était un été très animé et réussi. Il ya eu le passage de Ferhat Imazighen Imoula, de Brahim Izri accompagné par Béjazzïa, Ali Ideflawen, Hacène Ahrès, Lani Rabah et bien d’autres. Côté cinéma, nous avions organisé toute une semaine avec La Montagne de Baya en présence de Djamila Amzal. Il y a eu aussi le théâtre, notamment avec un monologue de Hakim Dekar. Bref, c’était une réussite quoi. Avec cela, l’APC de Tichy m’avait signifié à la fin de la saison estivale que le contrat était arrivé à terme avec refus de le renouveler alors que durant l’été animé, il ne s’agissait que d’une petite démonstration. On m’avait accusé de faire de la projection de films… pornos ! C’est insensé. A ce jour, on me refuse cette salle qui est, depuis, dans un état d’abandon total.

Dire que vous aviez été jusqu’à abandonner votre poste de fonctionnaire rien que pour cela. N’avez-vous pas de regrets ?

Je n’ai aucun regret puisque j’ai eu beaucoup de travail dans le domaine de la culture. J’ai même été en France durant une année et j’ai vu que dans d’autres sociétés, on pouvait vivre de l’art. Ensuite, j’ai ouvert une boîte de communication et une maison d’édition que je vais d’ailleurs reprendre. Si j’étais resté dans la fonction publique, je n’aurais jamais réalisé tout cela puisque j’aurais été bloqué. De plus, je suis technicien en bâtiment, donc, je peux travailler si je le veux.

Revenons maintenant à cet espace culturel. On doit imaginer que vous devez penser à l’après-ramadan ?

Effectivement. D’ailleurs, il y a eu des échos favorables auprès d’industriels. Certains sont même passés me voir à l’instar de Yahia Hammouche et du représentant du marketing de Cévital Lalla Khedidja. En tout cas, nous espérons bien faire de cet espace un lieu de rencontres culturelles permanentes. Je trouve vraiment incroyable qu’un tel théâtre de plein air soit sous-utilisé à ce point. Les autorités de Bgayet sont-elles aussi aveugles que cela ?

Le mot de la fin.

Je lance un appel aux artistes afin de venir occuper cet espace, répéter dans le théâtre en plein air, voire le réclamer. En ce qui nous concerne, cet espace est réellement familial. Moi-même, je suis ici avec ma femme et mon fils. Enfin, je tiens à vous signaler que nous sommes épargnés de la fréquentation de l’espace par les voyous, et cela, même après minuit. D’ailleurs, c’est animé durant toute la soirée.

Entretien réalisé par : Amastan.S

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