Depuis le début du mois de ramadan, pas une semaine ne s’est écoulée sans que l’on signale ici et là des départs d’incendies. Des incendies qui, en début de semaine passée ont causé de graves préjudices au site touristique de Tikjda et plus précisément les alentours de la petite station climatique. Les éléments de la Protection civile et les agents de la Conservation des forêts ont été rudement mis à l’épreuve jusqu’à avant-hier soir vers 21h00 lorsque les flammes ont finalement pu être maîtrisées. A l’heure où nous mettons sous presse, les sapeurs-pompiers demeuraient sur place pour éviter tout nouveau départ de feu, d’autant plus que le vent soufflait modérément et qu’il s’agit là d’un des facteurs susceptibles de rallumer les flammes. Ainsi, bien après l’heure de la rupture du jeûne, jeudi soir, vers 20h00, les combattants du feu n’avaient toujours pas pu s’alimenter, ni étancher leurs soifs face au brasier devant lequel ils se trouvaient depuis 4 jours. A noter que les éléments de la Protection civile de Bouira intervenus mardi dernier sur les hauteurs de Tikjda, avaient quelques heures auparavant, effectué une simulation de nuit portant sur les interventions d’urgence en cas de séisme. Une manœuvre réussie avec brio qui s’est achevée vers 23h30. Ce ne sont pas moins de 140 pompiers de Bouira de Tizi-Ouzou ainsi que des agents de l’administration des forêts, du Parc national du Djurdjura et des employés des communes d’El Esnam, Haizer et Bechloul qui se sont déployés pour venir à bout du foyer ravageur. Déjà lors du premier incendie qui s’est déclaré au lieudit Tiouririne, sur le versant sud de l’hôtel de Tikjda, non loin du cantonnement militaire, pas moins de 140 hectares de forêt avaient été détruits. Une perte inqualifiable pour l’écosystème de cette région classée au patrimoine mondial de l’Unesco comme réserve biosphère depuis 1984. 40 hectares de cèdres noirs séculaires, 60 hectares de chênes verts et 40 hectares de cédraie en état de régénérescence sont partis en fumée, tel est le triste bilan du premier incendie. Le deuxième incendie, qui s’est déclaré quelques minutes seulement après le premier, aurait ravagé, quant à lui, quelque 50 hectares d’arbres forestiers, de maquis et de broussailles. D’après les premiers éléments de l’enquête, cet incendie serait l’œuvre de bergers pyromanes. Les responsables de la Protection civile de la wilaya de Bouira, au lieu et place d’animer un point de presse pour rendre public un bilan bien détaillé de cette catastrophe, ont préféré convier certains confrères (ENTV, radio locale et APS) pour une visite sur les lieux, tout en négligeant les autres organes de presse dont nous faisons partie. La témérité et la bravoure des pompiers qui ont réussi à venir à bout du brasier infernal sont salutaires et émérites à plus d’un titre. On ne peut malheureusement pas dire la même chose des responsables de la Protection civile de Bouira qui continuent, sans raison apparente à discriminer certains titres de la presse écrite.
Hafidh B.
