Doute, suspense et… délivrance

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Coïncidant avec une soirée de ramadan, la rencontre a connu un cachet spécial. Dès 21 heures, des grappes de supporters prennent placent dans les cafés. Contrairement aux autres soirées où les citoyens s’adonnent à leurs loisirs en ce mois sacré (domino, jeux de cartes et loterie), celle d’hier était réservée exclusivement aux Verts. Tout le monde s’est mis de la partie y compris les novices, nombreux en Kabylie. “Je ne suis pas un adepte du foot, mais croyez-mois avec tout cet engouement créé depuis plus d’une semaine autour de l’EN, j’ai décidé de venir suivre ce match dans l’ambiance de notre café au village”, dira Mokrane, un quadragénaire de Tizi-Rached. Ce dernier a choisi de se mettre à côté de ceux qui sont connus pour leur chauvinisme pour les Verts. “Il faut suivre le match comme si nous étions au stade.

Tout est permis sauf les gros mots, car nombreux sont ceux qui sont ici en famille. Alors donnez libre cours à votre joie et vous pouvez même allumer les fumigènes. Personne ne risque la sanction”, ironise le patron du café.

Ce dernier a décidé de mettre le poste de téléviseur à l’extérieur, afin de permettre au plus grand nombre de personnes de suivre le match. Le fait que ce café se trouve aux limites de deux villages a fait que l’affluence était importante. Les supporters sont venus de Taboukert et Timizguida. L’ambiance monte crescendo à mesure que l’heure H arrive, et à 22 heures, toutes les chaises sont occupées. Les retardataires seront obligés de suivre le match debout. Les premières minutes s’annoncent plutôt en faveur des Verts. Chaque mouvement des joueurs algériens est suivi par des applaudissements. Après un quart d’heure, les choses semblent tourner mal, Ziani et ses camarades s’emmêlent les pinceaux..

Ce sont les Zambiens qui assoient leur domination. Les visages sont crispés. On grilles cigarette sur cigarette. Heureusement que les Zambiens qui jouent bien n’arrivent pas à marquer. La première mi-temps est sifflée sur un score vierge qui fait le bonheur, non pas des Zambiens, mais de nos frères ennemis égyptiens. Certains supporters ont quitté les lieux en catimini. “Je préfère suivre la deuxième mi-temps chez moi. J’ai peur de voir mon équipe se faire surprendre et je ne sais pas si j’aurais le courage de conduire ma voiture pour retourner à la maison”, nous confie Yahia. Mais pour les nombreux présents, il faut continuer à espérer. Le scénario du match face à l’Egypte en est la parfaite preuve. Les Verts ont réussi à marquer trois buts aux Pharaons après un zéro à zéro à la mi-temps.

La seconde période s’annonce plutôt bien pour les nôtres. Le changement tactique de Saâdane semble porter ses fruits. La rentrée de Meghni, très estimée chez les fans, a donné du tonus au jeu offensif des Verts. Les actions s’enchaînent, les visages s’illuminent. On applaudit à chaque passe et on se tient la tête à chaque ratage. La Zambie a réussi à marquer. Les cœur ont failli cesser de battre. Heureusement que l’arbitre invalide le but pour une position de hors-jeu inexistante. Les images de répétition en sont la preuve.

L’Algérie toute entière l’a échappé belle.

Heureusement que Saïfi est là.

Conspué par la majorité des supporters devant les petit écran, le voilà applaudi tel un messie. Le but marqué à la 56’ a finalement suffi au bonheur de tout un peuple. Malgré les moments de flottement en défense, les Verts ont réussi à préserver leur maigre avantage.

Au coup de minuit, la fête peut enfin commencer. Les voitures sillonnent les différentes artères de toutes les villes. Les fumigères sont allumés, les défilés grossissent. La fête est totale. En Kabylie, on a jubilé au rythme de “maâk yalkhadra” jusqu’au petit matin. Heureusement que le shour est là pour atténuer les souffrances de l’estomac. Les supporters des Verts ont décidé de poursuivre la fête à Tizi-Ouzou.

L’occasion leur est donnée avec le grand gala de Mohamed Allaoua hier soir au stade Oukil-Ramdan. L’Algérie est aux portes du Mondial, et que la fête continue.

A. C.

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