Sur fond de privation, d’appréhension et d’espérance

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Le mois de ramadan, qui s’est imbriqué juste à l’entame de la saison estivale, fait que la rentrée sociale de cette année est particulière, voire spécifique. En effet, elle ne ressemble en rien aux précédentes. Le pouvoir d’achat, grevé par une suite interminable de dépenses, d’une frange de plus en plus large se paupérise. La bourse des ménages flanche, sans résister, se réduit chaque jour un peu plus comme une peau de chagrin face à la déferlante mercuriale… Trois points de saignée des bourses des ménages se succéderont : le ramadan, l’Aïd et la rentrée scolaire, le tout saupoudré par la frayeur et l’appréhension de l’épidémie de la grippe porcine et agrémenté par les chamboulements et la cacophonie ambiante induits pas le nouveau week-end.

La torpeur et la morosité ambiantes l’ayant emporté durant les grandes vacances, l’entame de la saison estivale en demi-teinte, plombant le décor juste après les manifestations du Panaf et autres festivals, a prêté le flanc au mois de ramadan – en invité, pourtant, attendu – rappelant à l’opinion que tout ne baigne pas dans l’huile.

L’envolée des prix des produits de large consommation, les intoxications alimentaires massives et la prolifération du commerce informel ont rappelé que ça ne tourne pas rond et que beaucoup reste à faire. Face à la dérive de la mercuriale, qui ronge chaque jour un peu plus l’équilibre précaire de nombreux citoyens, rien n’a été entrepris concrètement par les pouvoirs publics en faveur des ménages et de leur pouvoir d’achat. Les différentes parties concernées se sont contentées de déplorer, de dénoncer en pérorant à travers les colonnes de la presse nationale. L’épidémie de la grippe porcine est venue compliquer un peu plus l’échiquier à la veille de la rentrée, par la batterie de mesures qui constituent la parade préventive et de protection.

Un nouveau week-end cacophonique

Autre événement saillant de la rentrée 2009 / 2010, l’instauration du nouveau week-end, dit semi-universel et qui est entré en vigueur le 14 août dernier, fera certainement couler de l’encre dès la prochaine semaine. Il est vrai que son instauration s’est faite d’une manière unilatérale, sans débat introductif au sein des différents secteurs et de la société, mettant dans l’embarras quasiment les personnels de tous les secteurs, santé, éducation… et pratiquement toutes les fonctions libérales. En attendant que l’on s’acclimate, cacophonie et désordre prendront le dessus durant au moins une bonne quinzaine de jours. Nombre de facteurs font que la rentrée 2009/2010 est spécifique : le ramadan, l’Aïd, les grandes vacances, la rentrée scolaire qui s’en suivra également auront connu de grosses dépenses. Et bien évidemment, la grippe porcine, en invité indésirable qui s’est imposé, générera un climat de crainte et d’appréhension. Fort heureusement, les Fennecs engagés dans les joutes jumelées de la CAN et du Mondial 2010 nous emballent avec leur fougue la semaine qui précède et celle qui suit leur entrée en lice.

Ahmed Kessi

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