Amokrane Agaoua, de son vrai nom Ouali Mohand-Amokrane, natif des Ath Atelli, à Larvaâ Nath Irathen, est cet artiste que ni le temps ni le développement de l’art n’ont pu effacer de la mémoire. Lui qui a produit onze cassettes durant toute sa carrière. Maître des épithalames, Dda Amokrane Agaoua a connu la majeure partie de nos anciens artistes, à l’image de Slimane Azem, El Hasnaoui, Zerouki Allaoua, Taleb Rabah et tant d’autres. Amokrane Agaoua, après quelques participations à des récitals de chants religieux dans les zaouïas de la Kabylie, notamment à Bouzeguène, entame sa carrière d’artiste à la Radio locale de Bgayet en 1950. C’est à Radio-Bougie que Dda Amokrane fera la connaissance de beaucoup d’autres artistes.
Il lie une amitié avec Abdelouahab Lebdjaoui, Cheikh Sadek…Cette aventure radiophonique de Amokrane Agaoua s’estompera en 1962 avec la fermeture de la station de Bgayet. Ensuite Dda Amokrane changera de cap pour rejoindre l’Office national du tourisme (ONAT) pour une activité touristique au sein des hôtels et centres. Quelques années plus tard, Dda Amokrane retrouve le chemin de la Radio en 1972 pour une petite période. Le genre artistique de Dda Amokrane, par ailleurs connu même de la jeune génération, est cet esprit calme, au verbe sain et serein. Ses penchants pour le chant religieux en ont égayé plus d’un. Loin de politisation, Dda Amokrane a su répondre la bonne parole sans offenser quiconque ! La foule nombreuse qui s’est rendu hier aux At Yiraten pour un dernier hommage au maître est une reconnaissance à son engagement artistique et ses lègs pour les générations futures. A son répertoire, d’autres chansons dédiées à sa région, Larvaâ Nath Irathen, à l’Algérie, dans respectivement, Larvaâ Nath Irathen, A Tin m-uzzin leswar, Lzzayer…Dda Amokrane chantait la beauté de son pays, lui qui a de tout temps chanté la beauté des âmes…La sienne surtout !
M. Mouloudj