Souk El Tenine, est située à l’Est à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Le camp “La touche”, semble d’après les habitués, convenir mieux aux vacanciers, de par son cadre agréable ainsi que son étendue et la proximité de la plage. La convention avec le propriétaire des lieux étant signée déjà, dans le courant de l’année scolaire, il ne restait plus qu’à organiser les séjours répartis sur quatre sessions. Les listes des bénéficiaires sont établies suivant le vœu de chacun.En dehors de quelques familles qui ne disposent pas de voitures, ce sont plutôt les enfants qui vont prendre place dans les cars réservés au voyage. Leurs parents les précéderont, dans le véhicule familial, pour préparer leur arrivée. Des familles entières sarrivent avec cabas, sacs ou balluchons où sont entassés leurs effets, leurs ustensiles de cuisine, bref, tout ce qui leur permettra de passer un séjour agréable. On installe les bagages dans les autocars où les enfants prennent déjà place et attendent, impatiemment, le signal du départ. On ne peut que les comprendre. Certains vont en vacances pour la première fois, d’autres n’ont jamais vu la mer et vont la découvrir aujourd’hui.Dès que vous franchissez le portail, vous comprenez que le maître des lieux tient beaucoup à l’accueil. Parterres fleuris, une terrasse de café, l’entrée ombragée ainsi que la musique venue des magasins tout proches, sont les premiers éléments du décor que nous découvrons. Le service de sécurité veille au grain et filtre toutes les entrées. Le directeur du camp M. Ould Lhadj (qui n’est autre que l’ancien arbitre international de football) nous indique la direction à suivre pour rejoindre nos tentes. En guise d’équipement, nous trouvons sur place, 6 matelas, un tapis en matière plastique, 4 chaises et une table et, pour la cuisine, un réchaud lessiveuse et une bonbonne de gaz. Ce n’est pas le grand luxe mais ça vous évite, tout de même les désagréments du transport de tant de matériel.On nous apprend, par ailleurs, que le gaz est à la charge des organisateurs. Ce n’est que vers 13 heures que le gros des troupes arrive et c’est la ruée vers les tentes. Chaque famille a reçu au préalable le numéro de la tente qui lui est affectée. Hocini Mhana, un encadreur, est chargé de canaliser les nouveaux arrivants. Il nous apprend que pour loger tout ce monde, on a dressé pas moins de 180 tentes, abritant un effectif de 1500 personnes environ. Ce chiffre est revu à la hausse les week-ends pour atteindre 2000 personnes avec les invités reçus par les compeur. Ce qui n’est pas une mince affaire pour les encadreurs qui doivent veiller à la sécurité et le bien-être de leurs collègues et de leurs familles.Entre autres atouts qui ont présidé au choix du site, nous relevons le fait que le campement est situé en pleine forêt de pins, ce qui donne de l’ombre aux gîtes quelle que soit la position du soleil. L’eau tirée d’un puits y est abondante à tout heure du jour ou de la nuit. Enfin, ce qui ne gâte rien est la proximité de la plage qui se trouve à 50 mètres de la sortie nord.Ce serait l’eden s’il n’y avait certaines insuffisances, inévitables. L’absence de frigidaires dans les cuisines communes est un handicap auquel il faudra penser pour les prochaines années. En plus du besoin en boissons fraîches, les estivants éprouvent aussi celui de conserver les aliments périssables. L’éloignement de la ville oblige certains pères de familles non véhiculés à s’approvisionner chez les commerçants du camp, qui pratiquent des prix exorbitants. Qu’on en juge : Une baguette de pain à 10 dinars, un sachet de lait à 30 DA ou la bouteille de Coca à 80 DA ont vite eu raison de la bourse, déjà si maigre des fonctionnaires. Ces derniers sont arrivés avec leurs chéquiers et l’espoir de retirer leur argent à la poste de la localité pensant que leurs comptes allaient être alimentés par la paie et la prime. Ce qui leur permettra de faire face aux dépenses quotidiennement.Malheureusement, ils durent déchanter et furent contraints de subsister avec le minimum jusqu’au 25 juillet, jour du virement du salaire. Le bureau de poste de Souk El Tenine, datant de la colonisation a connu un afflux de clients hors du commun. Certains pères de famille se sont déplacés jusqu’à Aokas, voire Béjaïa pour faire des retraits d’argent.Concernant le volet animation, il est prévu dans la convention avec le propriétaire (à ne pas confondre avec le directeur du camp), des soirées avec disk-jockey, une nuit sur deux. La fréquence de ces soirées a été réduite durant cette deuxième session au grand dam des estivants. Par ailleurs, durant leur séjour, les familles ont eu l’opportunité de prendre part aux excursions organisées pour la découverte des villes de Sétif, Jijel ou certains sites de la région de Bougie “Yemma Gouraya”, les cascades de Kefrida ou la Grotte féerique d’Aokas.Quant à cette petite ville de Souk El Tenine, malgré son nom, elle est loin de pratiquer les prix du souk de chez nous. La pomme de terre à 30 DA ou la tomate à 25 DA rivalisent avec la sardine qu’on vous fait payer à 120 DA le kilo (sur les rives de la Méditerrannée !). Et ceux qui pensaient se régaler de poisson ont été déçus. La cité ne doit en réalité son existence et sa subsistance qu’à l’afflux des touristes durant la saison estivale, une manne non négligeable.Les jours passent vite bien qu’on fasse tout pour les allonger. Les veillées tardives et les réveils matinaux font que nos journées durent souvent plus de 16 heures et ce n’est pas assez.
Nacer Benzekri
