Rares sont les années où l’Aïd se déroule sans que l’on enregistre ici et là des incidents qui font plusieurs blessés parmi de jeunes gosses. Des enfants qui par inconscience procèdent innocemment au maniement de produits pyrotechniques, bien souvent en ignorant que ces produits sont prohibés. Des pétards de plus en plus puissants s’apparentent à de véritables mini-bombes lorsqu’on entend leur déflagration à plusieurs centaines de mètres. Par quel miracle des produits aussi dangereux atterrissent sur les étals des marchés et même sur le trottoir dans les villages les plus reculés de la wilaya ? C’est là un question à laquelle ne peuvent répondre les familles de plusieurs enfants blessés durant ces dernières années par ces pétards. Un enfant de 10 ans originaire de la région est de Bouira avait failli être amputé de sa main l’année dernière alors qu’il avait acheté lui-même ses pétards auprès d’un revendeur à la sauvette. Une acquisition faite en cachette de ses parents qui avaient dû évacuer en urgence leur enfant vers un cabinet de médecin. Les premiers soins effectués chez l’urgentiste s’avéreront salvateur car l’enfant aurait pu facilement perdre sa main. Pour son père, cet état de fait est à imputer directement à l’Etat qui permet à des centaines de trabendistes d’inonder le marché de produits pyrotechniques sans mesurer le danger que cela peut occasionner. “Les jours de l’Aïd sont des occasions pour les enfants d’échapper à tout contrôle parental. Des cousins ou des oncles peuvent remettre de l’argent de poche à vos enfants sans que vous soyez forcément au courant. Cet argent sert malheureusement la cause des trabendistes qui approvisionnent, on ne sait comment, le marché en produits pyrotechniques très dangereux. Un accident est si vite arrivé….” dira le père d’une victime de ces pétards. Cette année encore, force est de constater que les services de la réglementation n’ont pas effectué correctement son travail au vu des multiples étals proposant pétards et autres artifices d’origine asiatique. Des revendeurs qui ne sont nullement inquiétés par les autorités qui sont pourtant représentés par des policiers qui effectuent leurs rondes devant ces même étals. Un danger qui ne semble pas être pris en considération par nos législateurs qui devraient se pencher sérieusement sur ce commerce illicite dangereux à plus d’un titre.
Hafidh B.
