L’UGTA exige le retour au samedi-dimanche

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La Centrale syndicale a soumis, avant-hier, aux services de la chefferie du gouvernement, un document préliminaire portant sur le pacte économique et social et sur le code du travail dans lequel elle a exposé son point de vue sur les deux sujets en question et proposé ses contributions. Convaincue que cette nouvelle démarche d’instaurer un pacte économique et social constitue « une occasion historique qui se présente à tous les partenaires », l’UGTA souligne, de prime abord dans le préambule, qu’il est impératif de « combattre collectivement et solidairement les résistances aux changements pour participer efficacement au développement économique et social du pays ».Ce développement ne peut être concrétisé sans la réduction du chômage et la mise en place d’une politique d’emploi susceptible de garantir une redistribution juste et équitable des fruits de la croissance entre les travailleurs et leur employeur. L’objectif assigné a ce pacte qui, comme prévu lors de la dernière tripartite des 3 et 4 mars, sera effectif à partir du premier septembre prochain, est de mettre un terme à l’exclusion, à la marginalisation et à tout forme de travail précaire, peut –on lire dans le même document. Pour l’UGTA, l’élaboration de ce pacte ne peut se faire sans la mise en place d’une politique économique et sociale claire, conditionnée par l’instauration d’une stratégie industrielle qui définirait les secteurs prometteurs de richesses. L’UGTA exige, dans le cadre de ce pacte avec ses partenaires l’élaboration d’un bilan objectif et « scientifique » des réformes économiques depuis leur lancement. La Centrale syndicale revendique, de ce fait, qu’il y ait « un diagnostic de la politique économique et sociale initiée depuis plus de deux décennies ». C’est pourquoi, elle insiste, dans le même document, sur la réhabilitation de la planification stratégique comme instrument efficace dans l’affectation des ressources. Une démarche qui s’impose aux yeux des syndicalistes. Une raison, en outre, pour laquelle la Centrale syndicale a demandé aux pouvoirs publics de rendre opérationnel le Commissariat général de la planification et de prospection avec toutes les missions qui lui ont été assignées et de le doter des moyens matériels et humains. Les autres points réclamés par la Centrale syndicale sont, la refonte du système ayant trait aux statistiques, la mise en place d’un plan d’urgence opérationnel pour l’affectation des fonds à la faveur du développement de la recherche scientifique et de la formation, notamment dans le domaine des technologies nouvelles de télécommunications et la réhabilitation des compétences nationales ainsi que la modernisation du système des assurances. « Il est nécessaire d’ériger la bonne gouvernance comme mode de gestion », a plaidé l’UGTA dans le même document. Cela étant, celle-ci, mis l’accent sur la vulgarisation des données et des informations en relation avec l’économie nationales. Le rôle de l’Etat, des opérateurs économiques, publics soient-ils ou privés, doit être définis au préalable pour savoir « dans quelle direction doit-on orienter nos investissements industriels et surtout comment lutter contre le chômage et l’informel ».

Retour au week-end universelDans la partie consacrée au code du travail, la Centrale syndicale a, a priori, réitéré sa proposition faite en avril 1997 et qui a trait au retour aux week-end universel, et ce, « compte tenu des pertes considérables causées à l’économie nationale », souligne le rédacteur du document. Aux yeux de l’UGTA, le week-end actuel entrave la croissance économique. Justifiant sa demande, l’UGTA estime que l’intensité des échanges internationaux rend impératif le retour au samedi-dimanche. L’adhésion de l’Algérie à l’OMC est une raison valable pour approuver la suggestion de l’UGTA, lit-on en outre dans le même document. D’autres propositions ont été inscrites également dans ce chapitre, citons entre autres la constitution d’un comité de suivi, de coordination et d’évaluation du pacte économique et social qui déterminera la durée de ce pacte et les modalités de sa signature.

Revalorisation des salaires : les entreprises se disent incapables Dans ce même document transmis au palais du gouvernement, l’organisation syndicale revient à la charge en interpellant, pour la énième fois, leur interlocuteur de revoir la politique des salaires. Pour l’UGTA, cette question qui a constitué son cheval de bataille, doit être réglée primordialement dans la mesure où elle permettra non seulement « l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs, mais aussi et surtout l’impulsion de la relance économique ». « La réhabilitation de la valeur du travail avec son corollaire la valorisation salariale est importante », souligne le rédacteur du document. En ce qui concerne le SNMG, Abdelkader Malki, secrétaire national chargé des relations publiques auprès de l’UGTA, a souligne que la commission mixte chargée de se dossier n’a pas encore achevé son travail. Toutefois, ce dernier a fait savoir que dans l’optique de faire avancer le traitement de ce dossier, la centrale UGTA a effectué un sondage pour s’enquérir de l’impact lié à la révision de l’article 87 bis sur les entreprises économiques. « Notre objectif est de savoir si ces entreprises pourront faire face à l’augmentation du SNMG », a dit Malki avant d’ajouter que « malheureusement, la majorité des entreprises que nous avons saisies ont répondu qu’elles sont dans l’incapacité de revaloriser le SNMG ». Afin de faire valoir sa revendication, l’UGTA compte faire des concessions en reformulant sa revendication de façon à revoir les primes et les indemnités qui seront incluses dans le SNMG. En guise de rappel, le chef du gouvernement avait annoncé lors de la dernière tripartite que la révision de l’article 87 bis relatif au SMIG engendrera une incidence de 550 milliards de dinars à la collectivité nationale. Pour ce qui est du dossier relatif à la Fonction publique, Malki a souligné qu’il sera soumis à l’APN lors de la prochaine rentrée sociale.

Wassila Ould Hamouda

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