Hadaouia Lansari de Tamanrasset : «Je lutte pour que les styles de l’Imzad et du Tindi soient conservés tels qu’ils sont»

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On a beau dire que la culture touarègue restera toujours intacte et ne sera jamais influencée, ce n’est pas vraiment exact. A en croire Hadaouia Lansari, les deux symboles les plus connus de la musique de nos frères berbères du Sahara, «Imuchaghs» appelés contre leur gré «Les Touaregs», à savoir l’Imzad et le Tindi, risquent de perdre leur originalité. En effet, la virtuose de l’imzad, présidente de l’Association «Taddukelt» de Tamanrasset, Hadaouia Lansari a tenu à nous déclarer avec fermeté ceci : «Je lutte pour que les styles de l’Imzad et du Tindi soient conservés tels qu’ils sont. Je ne laisserai pas ces étrangers à notre culture en faire ce qu’ils veulent».

C’était lors de son séjour dans la capitale des Hammadites dans le cadre du Festival local des Arts et Cultures populaires en juillet dernier : Tamanrasset était l’hôte de Bgayet et durant toute une semaine, les frères berbères imuchaghs et kabyles, que plus de 2000 km séparent, ont eu la joie d’être ensemble.

C’est grâce à Mme Farida Sellal, présidente de l’Association «Sauver l’Imzad» de Tamanrasset que Hadaouia Lansari a été initiée à l’imzad. Elle restera dans cette association jusqu’à ce qu’elle se sente capable de voler de ses propres ailes afin de transmettre à son tour le flambeau de sa culture.

C’est ainsi qu’elle fondera l’Association «Taddukelt» qui veut dire «Amitié» en tamahaght (langue touarègue d’Algérie) et non pas «Union» comme les Kabyles pourraient le croire en pensant à «Taddukli». L’Association «Taddukelt» de Tamanrasset n’a pas comme vocation unique l’apprentissage de l’Imzad mais aussi du Tindi, le montage de la véritable tente traditionnelle des «Imuchaghs», tâche confiée également aux femmes, et bien d’autres d’activités culturelles telle que la fameuse «Takouba» cet impressionnant rituel traditionnel réservé aux hommes qui consiste en des simulations de combats. Justement, en parlant de combats, Hadaouia Lansari nous a expliqué pourquoi l’Imzad est un jeu exclusif des femmes : «L‘Imzad existait déjà du temps de Tin-Hinan. C’est traditionnellement les femmes, et seulement les femmes, qui ont jouent : Cette tradition est conservée à ce jour. Jadis, elles le faisaient après le retour des hommes d’une bataille. Ce qui explique les airs tristes au jeu de cet instrument sacré chez leurs femmes».

Amastan S.

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