Ainsi donc, et en vue de renforcer la mécanisation de l’activité durant la prochaine campagne, une convention-cadre a été signée entre l’Office algérien interprofessionnels des céréales (OAIC), la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) et l’Entreprise nationale de commercialisation du matériel agricole (PMAT), pour l’acquisition de 500 moissonneuses-batteuses et des équipements agricoles au profit de ces coopératives. Un montant de 8 milliards de DA est consacré à cette opération, qui vient renforcer le dispositif déjà mis en place au niveau de la BADR et qui a concerné le financement de l’acquisition du matériel agricole destiné à la production nationale, sera financée par la BADR à hauteur de 50% et le reste par l’Etat. M. Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a affirmé jeudi dernier que “le défi d’améliorer davantage la production céréalière reste encore important, nonobstant les résultats exceptionnels obtenus cette année”.
Selon le bilan présenté par les responsables du secteur de l’agriculture, la production céréalière de l’Algérie pour 2009 a enregistré un record de 61,2 millions de quintaux contre une moyenne de 30 millions de quintaux ces dernières années. S’exprimant lors d’une réunion consacrée au bilan de la campagne céréalière 2008-09 et l’état de préparation de la campagne labours-semailles 2009-10, M. Benaïssa a indiqué que “ces résultats exceptionnels enregistrés en matière de production, de rendement et de collecte prouvent qu’il est possible d’atteindre un niveau appréciable en matière de sécurité alimentaire”.
M. Benaïssa a, par la suite, relevé également l’importance de la production de l’orge à plus de 24 millions de quintaux cette année, une quantité suffisante pour couvrir les besoins nationaux durant les trois années à venir. Pour le blé tendre, les résultats obtenus estimés à 11,3 millions, ne sont pas au niveau des objectifs escomptés, d’après le ministre de tutelle, qui explique cette situation par le fait que les variétés utilisées durant cette campagne étaient sensibles à certaines maladies, ayant affecté les rendements. Interrogé sur la possibilité de réduire les importations céréalières vu l’importance de la production, le ministre a répondu qu’à l’exception de l’orge, l’Algérie importera toujours ce dont elle a besoin en blé dur et tendre. Il a tenu a rassuré, en outre, que l’Etat maintiendrait le soutien des prix des engrais, malgré que les prévisions sont attendues à la hausse des cours de ces matières sur le marché international dans les prochaines semaines. Sur ce dernier point, le conférencier a annoncé l’existence d’un programme de soutien à la production nationale de l’engrais azoté, actuellement importé. Concernant la production livrée aux CCLS, qui ne représente que le tiers de la production totale, évalué à 21,3 millions de quintaux, M. Benaïssa a attribué cette situation au fait que sur les 372 000 exploitants inscrits aux Chambres d’agriculture, 140 000 seulement ont pu livrer leur production. Il a été enregistré également durant la campagne 2008-09, “des cas de fraude” dont une quinzaine de personnes seront traduites en justice pour avoir livré aux CCLS un mélange du produit local et importé, a révélé le ministre. Outre cela, le ministre a appelé les céréaliculteurs à rembourser leurs crédits contractés auprès de la BADR, dans le cadre du dispositif “R’fig” (sans intérêts) dont le taux de recouvrement a atteint 80% actuellement. S’agissant de la campagne 2009-10, le ministre a souligné, qu’outre “les stocks importants d’engrais et de semences constitués actuellement au niveau des CCLS, lesquelles vont approvisionner les céréaliculteurs”, un programme de création de nouveaux silos de stockage sera lancé pour combler le déficit constaté cette année, où les autorités étaient contraintes à louer d’autres espaces privés pour contenir l’ampleur de la production.
L. O.