Prévention routière : la brume revient, le danger augmente et la négligence persiste

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Comme à chaque automne qui est une saison de transition entre l’été et l’hiver, le début de cette saison est toujours marqué par l’apparition de brumes opaques qui enveloppent les vallées du Sahel dans la wilaya de Bouira, celle de la Soummam dans la wilaya de Bgayet, qui est en fait le prolongement de la première et, enfin, celle du Rhumel qui s’étend de la wilaya de Bordj Bou Arréridj jusqu’à Constantine.

Ces vallées sont longées dans le sens de la longueur par la RN 5 (Sahel et Rhumel) et la RN 26 (Soummam) qui sont les deux importantes routes de l’Est du pays qui se retrouvent prises dans une dense brume qui n’a rien à envier à celle de la Normandie et cela chaque jour, dès les premières lueurs de l’aurore jusqu’à 11 heures du matin passé.

En plus de réduire la visibilité à moins de 50 mètres, cette brume à forte composition d’eau, asperge la chaussée qu’elle rend extrêmement glissante et dangereuse et cela pour les chauffeurs en bonne santé, par contre, pour ceux ayant des problèmes broncho-pulmonaire ou respiratoire (bronchites, asthme et tuberculose) ce climat brumeux se répercute sensiblement sur leurs conditions physiques et diminue dangereusement leurs capacités de conduites et de contrôle de leurs véhicules en particulier ceux des poids lourds vétustes avec des cabines inconfortables et bien souvent avec des vitres cassées ou inopérantes et non hermétiques. Ces conducteurs ne peuvent s’isoler à l’intérieur et se protéger de ces brumes et qui les exposent donc à de brusques et imprévisibles crises d’asthme ou à des quintes de toux provoquées par l’irritation de la brume, un état de fait bien connu par tous les spécialistes de ces maladies chroniques qui fait perdre au chauffeur le contrôle de son véhicule et peut être à l’origine de graves accidents mais qui n’a jamais fait objet, ni cité dans des campagnes de sensibilisation en matière de prévention routière diffusé par l’ENTV. Même constat du côté des services des travaux publics ou de divers corps de sécurité chargés de la régulation de la circulation : aucun de ces organismes n’a jugé utile de mettre en garde les usagers de ces routes contre le danger de cette brume qui s’étale sur une période de plus de trois mois par de simples plaques de signalisation.

Dans des pays organisés et soucieux de la sécurité de leur population, toutes les routes qui traversent des zones brumeuses, sont parsemées tous les 500 m de panneaux lumineux et phosphorescents, pour tenir en éveil les conducteurs le long du trajet dangereux doublé de pointillés lumineux et réfléchissants qui servent à baliser la route. Chez nous, hélas, ceux censés réfléchir à ce genre de prévention et auxquels incombent la sécurité des citoyens utilisent rarement ces routes, leur déplacement s’effectuent par… la voie des airs d’où ils… “regardent de haut” le petit peuple. Avec la prochaine mise en service de l’autoroute, les gorges de Lakhdaria et celles des portes de fer dans les bibans seront de véritables pièges pour les routiers à cause de cette brume. Espérons que les concepteurs de cette infrastructure ultramoderne qui incite à la grande vitesse sur ce tronçon de presque 200 km, prendront en considération la présence de ce danger que représente la brume durant une saison entière. Avec la mise en service des barrages de Tilesdit de Bechloul et celui de Tichy Haf d’Akbou, la densité de la brume matinale serait doublée voire même triplée et le danger sur la RN 26, la RN 5 et l’autoroute n’est désormais ni à signaler ni à souligner ni même à démontrer, il est réel et omniprésent.

Soualah Oulaïd

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