Des pluies torrentielles se sont abattues sur la ville de Béjaïa et plusieurs de ses régions, ces deux derniers jours. Dans la soirée de jeudi à vendredi, en une heure seulement, plus de 100 millimètres ont été enregistrés dans la commune de Béjaïa. Des dégâts importants ont été occasionnés par les eaux en furie. Plusieurs artères de la ville ont été submergées par les eaux. Ainsi, les boulevards des Aurès, Sidi-Ahmed, Krim-Belkacem et la rue de la Liberté ont été inondés. Il en est de même au niveau de plusieurs cités au centre-ville.
Les habitants des quartiers Nacéria, Tobal, Iheddaden, 600-Logements, Cité-Douanière et bien d’autres quartiers ont vécu un véritable calvaire dans la nuit d’avant-hier. Leurs habitations ont été submergées par les eaux pluviales. Aussi, plusieurs localités et cités de la commune de Béjaïa étaient plongées dans le noir durant la nuit de jeudi à vendredi. C’est ainsi que les tares de la cité ont été mises à nu pour la énième fois. Les avaloirs et autres conduites de drainage des eaux pluviales se sont avérés inopérants. La responsabilité incombe aux autorités locales et parfois aux citoyens qui ont érigé leurs habitations sur des lits des oueds. Depuis jeudi, les cumuls des pluies enregistrés dans la wilaya de Béjaïa ont atteint les 200 millimètres, dépassant ainsi les prévisions de l’Office national de la météorologie qui avait annoncé dans son BMS diffusé jeudi, 60 millimètres seulement. Ainsi, la cellule de suivi de la situation des intempéries installée par le wali a été réduite devant des cumuls dépassant de loin les prévisions. Ce qui est “exceptionnel” justifie-t-on. Des équipes d’intervention ont été sur le terrain depuis jeudi. Ainsi, leur intervention a été saluée par la population de plusieurs quartiers ce qui a permis d’éviter des dégâts plus importants. Dans la journée d’hier, ces équipes étaient toujours sur le terrain et travaillaient sans relâche en procédant notamment à la libération des axes routiers. Selon la cellule de communication : “Tous les moyens humains et matériels dont disposent la wilaya ont été mis à la disposition de ces équipes dans leurs interventions, ce qui a permis la normalisation de la situation”. Il reste en revanche que des citoyens se sont indignés quant au laissez-aller des pouvoirs publics qui ont jugé inutile jusque-là d’en finir avec les points noirs recensés dans la commune de Béjaïa et ce, depuis belle lurette. Face à cette inertie des pouvoirs publics, la colère des habitants du quartier populaire d’Ighil Ouazzoug s’est “déversée” hier matin dans la rue. Ainsi, des jeunes ont occupé tôt le matin la voie publique pour exprimer leur indignation et crier leur colère. Ils ont fermé la route qui longe leur quartier provoquant ainsi des bouchons sur des centaines de mètres. Fort heureusement, il n’y a pas eu mort d’homme.
Dalil S.
