Spectre angoissant

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Les habitants de plusieurs quartiers dans a commune de Bgayet vivent le calvaire à chaque averse. Et pour cause ! Des eaux pluviales submergent des quartiers entiers. Les citoyens revivent les mêmes scènes dès les premières pluies automnales : des routes envahies par des crues, des rez-de-chausse d’immeubles inondés, des infiltrations d’eau dans des habitations et tant d’autres désagréments. Pour eux, le problème d’évacuation des eaux pluviales reste toujours posé et la crainte d’être confrontés encore une fois aux aléas climatiques hante toujours leurs esprits. “Chaque année c’est le même problème. Les eaux pluviales posent problème au niveau de notre cité. Je ne sais pas pourquoi les autorités locales ne procèdent pas à temps à déboucher des avaloirs pour éviter ce genre de situation”, déplore un habitant de Tazeboudjt, un quartier situé à la périphérie du campus Targua Ouzemour. A chaque émission d’un bulletin météo spécial (BMS), la problématique récurrente des inondations alimente les discussions.

D’ailleurs, l’on se rappelle toujours du mois d’octobre de l’année 2007. Un mois durant lequel des pluies torrentielles avaient mis à nu les tares de la cité. Bgayet avait pris l’eau de toutes parts. Aussi, et encore plus évidemment, avait certifié le manque de rigueur des responsables locaux à faire face à de pareilles situations. Un véritable no man’s land !

Il est vrai que le problème d’évacuation des eaux pluviales se pose avec acuité dans pratiquement tous les quartiers de la ville de Bgayet, d’autant plus qu’une étude des services de la wilaya le confirme et détermine dans ce contexte un nombre d’ouvrages pour la protection de la ville. Sur le terrain, ladite étude reste toujours un vœu pieu et n’est jusqu’à preuve du contraire, qu’un discours d’intention du fait que les habitants de plusieurs quartiers redoutent chaque année la survenance du pire.

Pour preuve, le marché de gros de la commune de Bgayet se trouve présentement dans un état lamentable. Les lieux sont envahis par les eaux et la boue à chaque chute de pluie. Passons outre les innondices qui s’amoncellent ça et là emplissant l’air d’une odeur pestilentielle. Les commerçants se plaignent et ne savent plus à qui s’adresser. “A la moindre averse, l’accès au marché relève de l’exploit. Il y a de la boue partout. Les lieux ressemblent à un marécage. Pour entrer, il vous faut une paire de bottes”, s’indigne un marchand de fruits et légumes rencontré sur les lieux.

Il en est de même au centre-ville de Bgayet, des flaques d’eau se forment par endroits sur les principaux axes routiers. Quelques uns se transforment carrément en cours d’eau. Les piétons sont contraints par conséquent à jouer au gymnastes ! Causes ? Les avaloirs et autres conduits de drainage des eaux pluviales sont bouchés. L’on attend la survenance du pire pour agir. “En marchant dans les rues de la ville vous avez automatiquement les pieds dans l’eau surtout quand vous traversez la route. Même sur les trottoirs il se trouve que des mares d’eau se forment sous le payé ! C’est un véritable gâchis”, fulmine un buraliste au centre-ville.

C’est pratiquement tous les quartiers de la partie base de la ville de Bgayet qui en bâtissent le plus durant la saison des pluies. A Nacéria, quartier Seghir et Aamariw, pour ne citer que ces trois quartiers, c’est le branle-bas de combat à chaque hiver. Des trombes d’eau dévalant des hauteurs et charriant divers objets et détritus inondent les routes et les niveaux inférieurs des immeubles. Les habitants de ces quartiers sont fortement pénalisés.

A la vieille ville, plusieurs maisons menacent ruine. Des habitants se plaignent annuellement des infiltrations d’eau dans leurs maisons. Plusieurs d’entre eux quittent les lieux durant les périodes des grandes pluies. Ils craignent que leurs habitations s’écroulent. Pour rassurer ceux-ci, les pouvoirs publics se contentent d’aligner les promesses. A vrai dire, il ne s’agit que d’une simple fuite en avant. Advienne que pourra !

Aux quatre coins de la wilaya, les pluies torrentielles font des ravages. Les crues de l’oued Soummam menacent les communes qui le longent et parcourent des centaines d’hectares de terres agricoles, ravageant ainsi les cultures maraîchères. Au niveau des zones rurales, c’est l’enneigement des chaussées qui isolent des jours durant des dizaines de villages. Aucune commune de ces régions n’a les moyens nécessaires pour engager des travaux de déneigement et faire sortir les populations de l’isolement.

D’autres localités font face à de réels dangers d’affaissement de terrains, c’est le cas de plusieurs villages à Aït Smaïl et Chemini. De même, les crues des oueds submergent chaque année plusieurs axes routiers à l’image du sens unique entre Béjaïa et El Kseur sur la RN12.

Pour rappel, les intempéries d’octobre 2007 avaient occasionné des dégâts énormes dans plusieurs secteurs et les biens des particuliers évalués à un montant global de 1.447.179.000 DA. Un octobre bis n’est pas à écarter d’autant plus que rien ne se fait sur le terrain. Les pouvoirs publics, devraient s’atteler dès maintenant à mettre sur pied un plan spécial pour éviter la réédition les scénario-catastrophes du passé.

Dalil S.

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