Un phénomène de plus en plus inquiétant

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Le phénomène du travail des enfants s’est greffé ces dernières années à celui de la déperdition scolaire. Celui-ci devient de plus en plus inquiétant. En effet, il suffit de faire le tour des marchés hebdomadaires pour s’en rendre compte. Nombreux sont les enfants, dont l’âge varie de 10 à 18 ans, qui versent dans le commerce, proposant des marchandises étalées à même le sol, revendant des fruits et légumes. On en trouve même sur les chantiers et autres usines privées, soumis à de multiples travaux à l’abri du regard et échappant à la vigilance de l’inspection du travail. « Le travail des enfants doit interpeller toute la société, pas seulement les pouvoirs publics. Toutes les composantes de la société civile doivent contribuer à mettre un terme à l’exploitation machiavélique de la jeunesse par des employeurs qui osent recruter à bon marché des enfants issus pour la plupart des couches défavorisées », fait remarquer un père de famille. Dans une allocution prononcée lors d’une journée parlementaire sur l’alphabétisation, M. Benbouzid a indiqué que le taux de déperdition scolaire est de 4% pour le cycle primaire, soit 270 000 élèves et de 7% pour le cycle moyen selon les statistiques du secteur. Par ailleurs, il a été établi que peu de ceux qui quittent les bancs de l’école s’orientent vers les centres de formation professionnels. Une situation alarmante, dans la mesure où ces derniers risquent de sombrer dans la délinquance juvénile. Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a annoncé récemment que le taux de déperdition scolaire a atteint 11% à l’échelle nationale, tout en rappelant les efforts consentis par les pouvoirs pour lutter contre ce fléau. En outre, le ministre de l’Education nationale a appelé la société civile à redoubler d’efforts pour la concrétisation de la stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme et, par là même, de la déperdition scolaire.

Rappelons que lors de la signature, récemment à Alger, d’un accord de partenariat entre les représentants de l’Unicef et l’association Iqraa pour lutter contre l’analphabétisme, les délégués ont, lors d’une rencontre avec les représentants du ministère de l’Education nationale, exhorté à travailler conjointement pour remédier au phénomène de la déperdition scolaire. Dans cet ordre d’idée, les délégués de l’Unicef ont plaidé pour l’amélioration de l’environnement éducatif, à savoir une école attractive et joyeuse par la diversification des activités en son sein ainsi que son embellissement. Le ministère de l’Éducation nationale n’a pas omis de rappeler, dans une note adressée aux directeurs et inspecteurs de l’éducation et chefs d’établissements d’enseignement des trois paliers, que le droit à la scolarité était garanti par la Constitution et que  » l’enseignement était obligatoire pour tous les enfants algériens âgés de 6 à 16 ans « . Se voulant ferme, le ministre avait affirmé qu’il est “formellement interdit d’exclure tout élève sous quelque motif que ce soit avant l’âge de 16 ans, durant ou à la fin de l’année scolaire”. Evoquant le nombre d’analphabètes dans le monde arabe, il a fait remarquer qu’il est de 72 millions, soit un taux de 32% selon les statistiques de l’Organisation arabe de l’éducation, de la culture et des sciences.

Ahmed Kessi

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