Depuis près de cinq ans, la situation des squatters de logements à Draâ El Mizan, notamment ceux de la Zhun, est toujours floue. En effet, ces citoyens occupent ces immeubles depuis mai 2001.Une procédure de justice a été enclenchée à leur encontre. Verdict, selon nos interlocuteurs, six mois de prison avec sursis assortis d’une amende de 5000 dinars. Depuis, aucune autre décision. Ce qu’il y a lieu de rapporter ce ne sont que les conditions lamentables dans lesquelles vivent ces citoyens. “Si j’ai un logement où habiter, je ne viendrais pas mourir à petit feu dans ce coin”, se lamente un père de famille que nous avons rencontré devant l’entrée d’un des immeubles. Sous les portails des locaux destinés à l’emploi de jeunes, non encore attribués, coulent des eaux usées dégageant une odeur nauséabonde à tel point qu’il faudra se boucher le nez toute la journée. Effectivement, les canaux d’évacuation ont éclaté. Des nuées de moustiques et autres insectes survolent tout le périmètre environnant. “Les maladies sont dans l’air” lance au passage un autre squatter. Au regard de tout ce qui se passe tout autour, on dirait que Dieu a prescrit un malheur à ces citoyens du troisième degré. Non loin de là, des enfants mal habillés et pieds nus s’adonnent à un match de football au milieu d’un gigantesque dépotoir.Selon un autre intervenant, les ordures jetées anarchiquement n’ont pas été enlevées depuis des mois. “Les autorités nous ont laissés à l’abandon, pas d’eau, pas d’électricité, pratiquement rien sauf les quatre murs, croyant que nous allons partir. C’est faux, où aller ? Nous sommes des pauvres malheureux”, fulmine une autre personne.Certes, ce geste de squat est condamnable par la loi, mais il faudrait peut-être penser aux conséquences que doit avoir ce laxisme sur les familles, notamment les personnes âgées et les enfants. Les squatters lancent un appel à qui veut les entendre : “Pourquoi le wali n’est-il pas venu s’enquérir de notre situation ?”, se demandent ces citoyens.
Amar Ouramdane
