Lakhdaria est réputée non seulement pour ses Gorges, mais également pour ses places publiques ; si celles-ci venaient à être fermées pour une raison ou une autre, les habitués ne se sentiraient que démunis.
Et pourtant, c’est ce qui est bel et bien arrivé à ces derniers, suite à la décision de démolir et de remettre en valeur les deux espaces, à savoir Djeninat et Saraj Baker, où aboutissent presque toutes les rues du centre-ville de Lakhdaria. Des endroits où affluent des personnes d’un certain âge venant de toutes les agglomérations urbaines et rurales, de la daïra, lesquelles, affirme une personne fréquentant les lieux, “viennent pour s’enquérir de question d’intérêt, et d’autres pour traiter une affaire”. Tout comme les pratiquants qui marquent une halte plusieurs fois dans la journée à l’approche des appels à la prière du muezzin à la grande mosquée.
La Place Djeninat est entourée du lieu de culte musulman par çi, du marché permanent, des structures étatiques, et d’arrêts de bus par là, a été clôturée pour des raisons de travaux, un projet de réhabilitation tout de même, note l’enfant de l’ex-Palestro “où on a pas touché à ce palmier séculaire et à la plate-forme conçue en banquettes…, “un butin de guerre”, comme dirait Kateb Yacine”. Aussi intensivement sollicitée, la lenteur avec laquelle, on menait les transformations ne pouvait passer inaperçue aux regards des fidèles pressés de la voir retapée, étant constamment dans les parages ; ceux-ci auraient constaté un ralentissement de la cadence de travail de juillet à la mi-août, puis un arrêt de l’activité qui aurait cessé au mois de Ramadhan.
Un non achèvement de Djeninat qui a éparpillé les abonnés visiteurs en plusieurs endroits de Lakhdaria ; toutefois, la majeure partie, précise un commerçant d’en face “a opté pour l’entrée de la grande mosquée, laquelle n’est pas exposée au soleil, et est dotée de marches d’escaliers convenant aux pauses”. Toujours présents au poste et au courant de tout ce qui se passe dans les alentours, rien ne leur échappe, même la reprise de l’activité sur le site, où stationnent à l’intérieur des engins appropriés au tassement du sol, au creusement et autres tâches. L’autre place publique communément appelée Saraj Baker, ou cireur matinal en français, connaît elle aussi cette paralysie après qu’on l’ait mise “sens dessus dessous” ; néanmoins, rassure-t-on, “Si on a relancé Djeninat, Saraj Baker sera-t-elle aussi prise en charge ?”. A la différence de Djeninat, on aurait prévu dans la conception de sa semblable un parking de voitures destiné aux fonctionnaires des organismes siégeant tout autour, mais, souhaitent les sans emplois du quartier, : “On aimerait bien les gérer, mais en appliquant aussi un loyer aux employés”.
A. Chérif
