Démolition du marché sous haute tension

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La démolition du marché n’a pas été sans susciter la colère de certains marchands qui exerçaient dans cette enceinte depuis de nombreuses années, sans pour autant être en possession d’un quelconque registre du commerce. Hier, tôt dans la matinée, les éléments de la police accompagnés des forces antiémeutes ont encerclé le marché de la gare routière en y interdisant l’accès. Les commerçants récalcitrants qui n’ont pas bénéficié de stands au niveau du nouveau marché ont voulu faire entendre leurs voix. Mais le chef de daïra ainsi que le maire de la ville de Bouira ont réussi à calmer les esprits surchauffés. “Nous ne sommes pas venu vous prier d’exercer légalement vos activités commerciales et toutes personnes possédant un registre du commerce sera orienté vers un endroit plus salubre pour continuer son activité”. C’est le message délivré par les autorités qui, depuis plusieurs mois, s’étaient atteleée à régler ce dossier sensible. Ce marché, à l’origine hebdomadaire est devenu un lieu infréquentable. Pour le chef de daïra de Bouira que nous avons rencontré hier matin, il était plus qu’urgent de délocaliser ce marché : “J’ai eu à mener moi-même ma propre enquête sur ces lieux, je n’ai pas hésité à faire des virées nocturnes à maintes reprises et le constat était plus qu’alarmant”, dira le responsable qui veut nous faire comprendre par là que ce marché était devenu infréquentable dès la tombée de la nuit.

Selon les riverains interrogés sur la démolition de ce marché, il s’agit là d’une opération plus que salutaire car l’insalubrité régnante demeurait une menace sur la santé publique. “En plus des dealers, des revendeurs de boissons alcoolisées, certains individus s’adonnaient au commerce de la chair en ces lieux… cela sans parler des odeurs nauséabondes qui se dégagent de chaque côté du marché”, témoigne un habitant de la cité se trouvant à proximité du marché. Plusieurs commerçants activant en toute légalité et qui refusaient de quitter les lieux se sont vite rendus à l’évidence qu’ils n’auraient pas gain de cause. Pour eux, la liste des commerçants qui ont été transférés vers le nouveau marché, n’aurait pas été établie en toute transparence. Chose que démentent formellement les autorités locales qui affirment, preuve à l’appui, que tous les détenteurs de registres du commerce ont été pris en charge pour qu’ils puissent exercer librement leurs activités. Ce qui n’est pas le cas pour les revendeurs à la sauvette, dont les véhicules ont été acheminés vers la fourrière. C’est le cas d’un véhicule utilitaire d’un des marchands ambulants d’œufs, il serait victime d’une décision arbitraire de même que d’autres commerçants spécialisés dans la revente des œufs.“Nous avons déposé des demandes de registres du commerce, mais nous attendons toujours que des documents nous soient délivrés”. A la question de savoir s’il disposait d’un récépissé émanant de la chambre de commerce de Bouira, et ce pour faire valoir leurs droits, ils nous répondra par la négative. Le nouveau marché avec sa centaine d’étals devrait en théorie ouvrir ses portes dès vendredi matin, pour le plus grand bonheur des citoyens qui pourront enfin faire leurs emplettes dans un endroit sain et surtout sécurisé. L’espace de l’ancien marché devrait servir à accueillir des édifices publics et peut-être même qu’une partie sera réservée à la construction de logements.

Hafidh B.

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