La Dépêche de kabylie : Qui est Zayen ?
Zayen : Un jeune artiste kabyle.je suis déjà à mon troisième album sur le marché. J’ai travaillé au sein du groupe Tilawt que nous avons crée dans les années 88 et 89 au lycée Chihani d’Azazga. par la suite j’ai travaillé sous le nom de Amokrane Tilawt jusqu’à mon déplacement en France en 99 pour y vivre. Là, les producteurs m’ont conseillé de changer de nom d’artiste pour des raisons évidentes. C’est ainsi que j’ai choisi le nom de Zayen.
Pourquoi spécialement Zayen ?
Je l’ai pris du livre de Bessaoud Mohand Arab. Zayen est le prince berbère d’une région au Maroc qui porte d’ailleurs son nom.
Qu’en est-il de vos produits ?
Après le groupe Tilawt, j’ai produit en 2000, Ughaled, mon deuxième album enregistré en 1998. Quatre ans plus tard, j’ai mis sur le marché l’album Baden Baden que j’ai produit d’ailleurs sous le nom de Zayen
Peut-on avancer que votre départ en France fut pour votre carrière artistique un vrai déclic ?
Je reconnais que le fait d’avoir quitter le pays en 99 m’a permis de faire la connaissance de beaucoup d’artistes, de producteurs, le public et également des associations activants dans le domaine artistique. J’ai fait énormément de rencontres qui m’ont permis effectivement de faire évoluer mon style musical.
Mais c’est en 2004 que vous vous êtes fait le mieux connaître avec Baden Baden …
Oui c’est inspiré de l’histoire d’un jeune soldat kabyle parti justement à Baden Baden, quartier général de l’armée française en Allemagne pour prendre part à la guerre. Sur place, il fera la connaissance d’une allemande qu’il aimera de tout son cœur au point de ne pas prendre part au combat préférant partir avec son amour que de faire la guerre devenant ainsi un déserteur. De retour en Kabylie, il racontera son histoire faite de folie et d’amour à un vieux qui n’a pas eu la chance de quitter son village, de profiter des plaisirs de la vie. Ce vieux prendra la décision de partir à Baden Baden pour justement goûter à cette joie de vivre malheureusement pour lui, il trouvera la mort dans le bateau qui l’emmenait avant même de fouler le sol allemand. J’ai même réalisé un film documentaire sur cette histoire émouvante qui passe actuellement sur les chaînes de télé sauf que pour ce cas précis, j’ai ajouté un troisième personnage que j’incarne. Je me suis déplacé à Baden Baden pour justement comprendre le rêve inachevé du vieillard et aussi revenir sur les traces du soldat, le point de départ de l’histoire je l’ai imaginé au sein de mon village natal Lemsalâ poin de départ vers l’Allemagne pour ensuite y revenir. C’est dire que l’homme même s’il atteint les extrémités du monde il finit toujours par revenir à ses origines.
Quel regard portez-vous sur l’immigration ?
Moi, je suis pour un monde sans frontières. Pourquoi imposer à un être humain des barrières qui l’empêcheraient de se déplacer librement à travers les quatre coins de la terre.
Quel est le sens de l’engagement que vous imprimez sur vos produits ?
Je suis un chanteur engagé dans le sens où je défend ma culture. Le fait de prendre ma guitare et de chanter en kabyle, d’expliquer notre histoire devant un public qui n’est pas le nôtre, qu’il soit mexicain, français ou autre, est pour moi un engagement.
Des projets pour l’avenir ?
Des projets il y en a. Il y a d’abord l’album Baden Baden qui sortira cette semaine à Tizi Ouzou ainsi que le film documentaire « de Lemsalàa à Baden Baden » qui sortira au mois de mars prochain et surtout, le festival de la chanson berbéro-bengâlis et kabylie-indou que j’ai crée moi-même. je serais également présent à Tizi au mois de mars pour le festival du film amazigh.
Un dernier mot pour conclure …
Je remercie énormé ment tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce rendez-vous, mes amis Mohamed et Zira, tous les journalistes ainsi que mon public.
Entretien réalisé par Aomar Zeghni
