“Il est temps de prendre en charge la gestion des déchets ménagers”

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Les déchets ménagers qui sont actuellement à 10 millions de tonnes constituent pour l’Algérie un énorme problème, notamment sur la santé des citoyens.

Intervenant jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le sous-directeur des déchets urbains au ministère de l’Environnement, Tahar Tolba, estime qu’“il est temps d’agir en prenant en charge la gestion des déchets comme un service public à l’instar des autres services publics d’une commune tels que l’éclairage et autres…”

D’après lui, la production des déchets par habitant et par jour va de 0,3 kg à 0,5 kg dans les petites agglomérations, allant jusqu’à 0,7 à 0,8, voire 1 kg par jour dans les grandes villes.

L’intervenant de la Radio nationale dira à ce sujet que le problème a un aspect institutionnel et réglementaire.

Il rappellera à ce sujet, la promulgation de la loi 01-19 sur les déchets, la mise en place des textes d’application de cette loi dans le domaine des déchets ménagers à assimiler ainsi que la création de l’Agence nationale de la gestion des déchets comme outil institutionnel et outil de mise en œuvre de la politique sectorielle du ministère de l’Environnement dans le domaine des déchets. “A ce jour, sur les 1 541 communes nous avons 900 schémas directeurs de centres d’enfouissement technique, alors qu’au préalable il y avait 3 000 décharges au niveau national sur 150 000 hectares”. Evoquant le choix de l’enfouissement pour notre pays, M. Tolba a déclaré que “l’incinération règle le problème à 90% dans les grandes capitales du globe, mais la maîtrise de la technologie et le coût de gestion font qu’à l’heure actuelle l’enfouissement est la solution idoine”.

Il enchaîne : “Le choix du procédé de traitement n’a pas été fait à la hâte. C’est un choix mûri basé sur des études technico-économiques et aussi sur un certain nombre de critères”. Il a expliqué, à cet effet, que “l’incinération n’est pas à l’ordre du jour chez nous d’autant qu’elle nécessite une technologie poussée”. Sur le plan économique, le coût de l’enfouissement d’une tonne est de 4 500 DA alors que l’incinération de la même quantité revient à 10 000 DA. Il s’est, à cet effet, demandé quelle collectivité pourrait prendre en charge un coût pareil, tout en rappelant que beaucoup de communes sont déficitaires.

Par ailleurs, l’invité de la Radio nationale a affirmé que le gros du travail se fait en concertation avec le ministère des Finances et celui des Collectivités pour donner la gestion des déchets aux sociétés expérimentées en laissant juste le volet transport aux communes. “Celles-ci confient la gestion des déchets ménagers aux parcs qui n’ont ni les moyens ni la liberté de gestion”, a-t-il déploré. “Alors que l’exigence du temps dit que la gestion de déchets doit être soumise à la planification”, ajoute-t-il. D’où la réalisation d’un schéma directeur par commune régissant la gestion des déchets.

L. O.

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