Le meilleur comme le pire sont à attendre

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Scénario récurrent : chaque année, les cités U de Béjaïa sombrent dans l’agitation. Et par ricochet, des mouvements de grèves cycliques rythment le quotidien des campus. Dans la plupart des cas, les responsables des œuvres universitaires sont désignés par les résidants comme étant les principaux responsables de leur mal-vie. C’est ainsi que la colère des résidants se déverse dans la rue. Parallèlement, les campus sont soumis à des blocus des plus contraignants pénalisant fortement les autres étudiants non résidants. Qu’en est-il pour la présente rentrée universitaire ?

En des termes élogieux, le premier responsable des œuvres universitaires de la wilaya prédit une rentrée “sans couacs’’. Evoquant les acquisitions et les nouveaux équipements dont a bénéficié le secteur, le DOU s’affiche comme un gestionnaire capable de rompre avec les rentrées chaudes notamment les mouvements de mécontentement parfois violents des résidants. Comment ?

Dans une intervention sur les ondes de la radio locale, il a assuré que toutes les demandes d’hébergement ont été satisfaites. Ce sont, détaille-t-il, quelque 3374 nouveaux bacheliers dont 2079 filles qui ont bénéficié d’un lit. Ces étudiants, a-t-il précisé, ont été tous orientés, et ce, depuis août, au niveau des trois résidences implantées dans la ville d’El-Kseur.

Cette année, la dernière tranche de la résidence Berchiche III a été réceptionnée renforçant ainsi les capacités d’hébergement du secteur des œuvres universitaires. L’invité de la radio a soutenu, en outre, que le problème de la promiscuité et de la surcharge au niveau des chambres ne se pose plus.  » Je peux vous assurer qu’il n’y a pas plus de trois étudiants dans une chambre surtout au niveau des trois résidences d’El-Kseur”, a-t-il déclaré. Ceci d’autant que le nombre de demandeurs de chambres est inférieur à celui des étudiants sortants. Au passage, il a reconnu, à demi-mots que ce problème pourrait se poser dans les autres cités U.

S’agissant de la restauration, l’intervenant a estimé qu’il y a un problème de “qualité’’ et non de moyens. Selon lui, toutes les mesures nécessaires ont été récemment prises pour remédier à ce problème. Comment compte-t-on s’y prendre ? Des cycles de formation seront prodigués aux cuisiniers sur site. C’est-à-dire, ratifier des conventions avec des organismes spécialisés en la matière pour former les personnels travaillant dans les restos universitaires. D’ailleurs, a-t-il soutenu, la première promotion de ces cuisiniers formés à la faveur de cette nouvelle orientation a concerné la wilaya de Béjaïa.

En ce qui concerne le transport universitaire, le directeur des œuvres universitaires de la wilaya de Béjaïa a estimé que c’est un “problème réel”. La prise en charge de ce problème lancinant se fera, a-t-il, expliqué, avec le renouvellement de la flotte et son renforcement.  » La moyenne d’âge des bus assurant le transport universitaire à Béjaïa est de dix-sept ans, alors qu’elle est de trois ans ailleurs. Un avis d’appel d’offres en direction des opérateurs privés sera lancé en janvier prochain pour le renouvellement de la flotte. Ceux ayant des bus de moins de trois ans seront privilégiés” a-t-il fait observer.

Au chapitre infrastructures sportives et culturelles, Athmane Zelmati a laissé entendre que son secteur a bénéficie de subventions pour la réalisation de stades, de salles de spectacle et autres infrastructures au niveau surtout des résidences implantées dans le chef-lieu de wilaya de Béjaïa. Selon lui ce problème ne se pose pas au niveau des cités implantées dans la commune d’El-Kseur. Il faut convenir cependant que la sortie médiatique du premier responsable des œuvres universitaires dans la wilaya de Béjaïa n’accorde aucun crédit à une institution accusée d’être la principale source des maux qui rongent l’université. Des cadres de la direction des œuvres universitaires nous ont fait part que les résidences universitaires couvent une situation explosive. Ceux-ci soutiennent en outre que des cadres de cette direction recourent à des pratiques malveillantes pour circonscrire la protestation. Il semblerait, selon nos sources, que les meneurs de la protestation auraient maintes fois bénéficié de prises en charge totale dans des hôtels luxueux de la ville. Il faut s’attendre donc au pire dans les tout prochains jours.

D. S.

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