Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni a réaagi après l’attentat terroriste ciblant une société chargée de sécuriser les chantiers de la compagnie canadienne SNC Lavalin, qui a fait sept morts à Souk El Tenine à Tizi-Ouzou. “Six patriotes ont été tués et un autre a été blessé a déclaré le ministre. Ils veillaient sur la sécurité d’un chantier de construction d’un barrage de pompage d’eau aux habitants de la région.” Selon le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales l’attentat n’aurait fait aucune victime étrangère en n’omettant pas d’indiquer qu’ “en commettant cet acte, les terroristes visent avant tout à donner de l’écho à leur attentat en ciblant des sociétés étrangères”.
Par ailleurs réagissant, hier, aux émeutes qui ont éclaté au cours de la semaine à Diar Echems à El Madania, Nordinne Yazid Zerhouni a affirmé que “l’Etat possède les moyens pour reloger les vrais habitants de ce quartier” tout en précisant que les incidents qui ont éclaté “sont en partie, l’œuvre d’une minorité qui du reste n’habite pas le quartier”. Sur le même volet, Zerhouni a souligné lors d’une visite rendue aux policiers anti-émeutes blessés à l’hôpital de la Sûreté nationale des Glycines que “le relogement des habitants du quartier Diar Echems doit se faire dans un cadre organisé et un climat de placidité”. Dans le même registre, le ministre dira que “15 personnes mêlées aux incidents qui ont émaillé le quartier de Diar Echems, ont été présentées devant la justice”.
Parmi ces personnes interpellées, dira Zerhouni, il y avait quatre mineurs qui ont déjà rejoint leurs domiciles familiaux tandis que cinq autres, sont des repris de justice qui ont été mis sous mandat de dépôt, alors que le reste des manifestants ont été mis en liberté provisoire. Les émeutes ont éclaté suite au ras-le-bol des habitants de ce quartier délabré de la capitale qui connaît tous les maux (criminalité élevée, toxicomanie, manque criant d’hygiène, conditions de vie difficiles, surpopulation, jusqu’à 15 personnes qui s’entassent dans des F3 et F4), ce qui a conduit certains habitants à ériger des baraques et des campements de fortune au sein même de la cour qui servait jadis d’aire de jeux pour les enfants.
Ces incidents ont été précédés par des émeutes dans les quartiers de Bab El Oued et de Boumerdès pour d’autres raisons. Depuis 20 ans, les habitants attendent les promesses du gouvernement afin de les reloger, mais à ce jour ils n’ont rien vu venir. Depuis quelque temps et à travers le territoire national, les révoltes des citoyens se sont multipliées comme en Kabylie où les conditions de vie sont de plus en plus difficiles et le taux de chômage a atteint son summum et il ne se passe pas une semaine sans qu’une région du pays se révolte pour réclamer un logement, du travail et des conditions de vie décentes et bienséantes.
Hacène Merbouti
