Sortir du “sous-développement” hydraulique

Partager

n Par Amar Naït Messaoud

Le sud de la wilaya (Tizi Ghenif, Draâ El Mizan) seront approvisionnées à partir du barrage de Koudiat Acerdoune, construit sur le cours de l’Isser au sud de Lakhdaria. Les travaux d’adduction (canalisations et réservoirs) sont en cours. À partir du barrage de Tilesdit (daïra de Bechloul à Bouira), ce sont les communes du sud qui bénéficieront les premières des eaux du barrage (de Bechlou jusqu’à Taguedite). À terme, ce sera la vallée de l’Oued Sahel et le nord de la wilaya de M’sila qui en bénéficieront. Il en est de même au niveau des communes de la vallée de la Soummam. Elles seront connectées au barrage de Tichi Haf construit sur le cours de Bousellam (sud de la ville d’Akbou).

Des travaux du même genre (transfert -adduction) sont en cours en aval des principaux barrages de Kabylie pour servir les foyers en eau potable et créer de nouveaux périmètres irrigués.

Aussi bien en Kabylie que sur le reste du territoire national, les investissements dans les ouvrages hydrauliques sont en train de faire oublier peu à peu le calvaire qu’ont connu les foyers algériens depuis des dizaines d’années.

Pour les spécialistes de la question, le problème de la gestion de l’eau en Algérie, relève plus d’une politique hardie et rationnelle de la mobilisation des ressources que d’une fatalité à laquelle étaient soumises les populations des décennies durant. Les projets de construction de barrages, de montage d’unités de dessalement, d’adduction et de transferts initiés au cours des dix dernières années est la preuve tangible que l’Algérie peut sortir de la zone de sous-développement en matière de disponibilités en eau potable, industrielle et d’irrigation. Demeurera la politique d’entretien des ouvrages construits et des équipements installés dans un esprit de la préservation de la ressource et de la durabilité du service et prestations.

Le grand défi en matière de préservation des ouvrages est sans aucun doute la protection des bassins versants des barrages hydrauliques par des méthodes anti-érosives comprenant des plantations (reboisements forestiers et arboriculture fruitières) et des ouvrages de travaux publics tels que les seuils de corrections torrentielles et d’autres techniques connues à l’échelle mondiale.

L’historique sécheresse de l’année 2002 a fait brutalement réveiller les pouvoirs publics à leurs devoirs de gestionnaires d’une ressource qui, même sous des cieux plus généreux, fait l’objet d’une rigoureuse politique de rationalisation et d’investissement. On ne peut pas claironner un développement durable dans les séminaires et réunions internationales sans se pencher sur le premier élément qui en sert de soubassement. L’extrême gravité de la situation hydrique du pays en 2002 a poussé, dans une évidente précipitation, le gouvernement à envisager d’importer de l’eau à partir de l’Europe par bateaux-citernes. On ajouta, pour bien emballer cette curieuse solution, l’argument que les bateaux servant à l’exportation de pétrole seraient ainsi rentabilisés puisqu’à leur retour ils ramèneraient de l’eau de Marseille ou de Barcelone. Une déplaisante ironie en somme pour un pays dont les potentialités ont été sous-exploitées et parfois même dilapidées. À défaut de pouvoir poursuivre cette logique un peu surréelle, le gouvernement se résolut à une solution technique, coûteuse certes, mais très pratique : l’installation de stations monoblocs de dessalement de l’eau de mer sur les principales villes côtières du pays.

Pour une gestion moderne des ressources

Le climat méditerranéen auquel appartient l’Algérie étant ce qu’il est, c’est-à-dire capricieux et fort irrégulier, la plupart des pays de ses rives Sud et Nord ont conçu des politiques hydrauliques spécifiques tendant à gérer de plus près une ressource mal répartie dans le temps et dans l’espace mais disponible lorsque l’imagination et la rationalité sont aux commandes.

Sur les 12 milliards de mètres cubes de pluviométrie annuelle sur le Nord d’Algérie, il n’était récupéré que 3,8 milliards à la fin du siècle passé.

Le reste de l’eau se déversait dans la mer ou, pour les réseaux endoréiques, vers les chotts (Hodna, Melghigh,…). Ce n’est qu’avec les dernières réalisations que la mobilisation des eaux de surface commence à connaître une nette progression (barrages de Tilesdit et Kouditat Acerdoune à Bouira, Taksebt à Tizi Ouzou, Medouar à Batna, Tichi-Haf à Béjaïa, Beni Haroun à Mila,…). D’ailleurs, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a envisagé dernièrement un projet de transfert d’eau de certaines ouvrages des montagnes du Tell sur les Hauts Plateaux de Sétif et M’sila pour l’AEP et pour l’irrigation. Le barrage de Koudiat Acerdoune, quant à lui, desservira dès sa phase opérationnelle, outre Alger, Boumerdès et la vallée de l’Isser, la région de Boughezoul (wilaya de Médéa) où un projet de ville nouvelle est inscrit. Les objectifs des lourds investissements hydrauliques consentis par l’État depuis le début des années 2000 visent, selon les déclarations à la presse du ministre des Ressources en eau au début de l’année en cours, à  » augmenter et à diversifier les capacités de mobilisation d’eau, réduire les déficits en alimentation en eau potable des populations, généraliser l’épuration et la réutilisation des eaux usées, étendre les superficies irriguées et améliorer les indicateurs de gestion « .

Le ministre révèle également que, dans le cadre du Programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) couvrant la période 2005-2009, son secteur aura lancé 1500 projets, lesquels ont nécessité la mise en place d’une enveloppe financière de 18 milliards de dollars. Outre la mobilisation des eaux de surface dans des barrages et retenues, une part importante de ces investissements revient aux grands transferts hydrauliques à la tête desquels le ministre cite le système MAO (Mostaganem, Arzew, Oran) régularisant un transfert de 155 millions de M3/an à partir de Relizane et Tiaret ; le transfert des eaux des barrages des Babors (Erraguène, Tabellout et Draâ Diss) vers la plaine de Sétif avec un volume annuel de 189 millions de M3 et le transfert des eaux d’Ighil Emda et Mehouane vers la wilaya de Sétif avec un volume annuel de 119 millions de M3.

Outre les grandes infrastructures de stockage et de transfert de l’eau, le ministre des Ressources en eau insiste sur les autres axes de développement que son département ministériel prend en charge. Il s’agit principalement de la réhabilitation des réseaux AEP dans 13 grandes villes du pays, des travaux de lutte contre la remontée des eaux à Ouargla et El Oued, de la protection de certaines agglomérations contre les inondations, la réalisation de 40 stations d’épuration, la réhabilitation de 20 autres stations et la réalisation de 50 stations de lagunage.

 » Cet effort sans précédent de l’État commence à donner ses fruits. Ainsi, le taux de raccordement au réseau AEP est actuellement de 92 % et celui du raccordement à l’égout de 86 %. La dotation quotidienne en eau potable par habitant est de 165 litres distribuées au quotidien dans plus de 70 % des chefs-lieux de communes « , précisera M.Sellal.

Concernant les bruits qui ont couru au sujet de la ‘’sensibilité’’ du barrage de Beni Haroun aux mouvements sismiques, le ministre se montre rassurant en indiquant que cette retenue a été construite  » selon les standards de calculs utilisés dans les projets réalisés dans les régions les plus touchées par les phénomènes des tremblements de terre telles que l’archipel japonais et la côte ouest des Etats-Unis (…) Des plans ORSEC sont systématiquement élaborés afin de lister les procédures d’urgence à prendre en cas de dommage important ou de cas de force majeure, pour garantir la sécurités des biens et des personnes « .

2025/2040 : un schéma directeur pour le secteur de l’eau

S’agissant des travaux de transfert des eaux de In Salah vers Tamanrasset sur une distance de 700 kilomètres, le ministre promet que la mise en service de l’infrastructure aura lieu en juillet 2010 et permettra l’alimentation des populations de Tamanrasset et du couloir de passage à raison de 100 000 M3 /jour. Le transfert sur les Hauts Plateaux fera l’objet d’une étude avant la fin du premier semestre de l’année en cours. Ensuite, un avis d’appel d’offre sera lancé pour les travaux.

M.Sellal rappelle que l’ensemble des actions que mène le secteur  » est synthétisé dans le schéma directeur des infrastructures hydrauliques, adopté en Conseil des ministre en février 2007, et une projection planificatrice aux horizons 2025 et 2040., de programmes de développement, d’objectifs et de modes de gestion et de gouvernance. Intégré spatiale ment dans le SNAT (Schéma national de l’aménagement du territoire), il vise à assurer l’équilibre pérenne de l’équation besoins/ressources en matière de ressources en eau et donner ainsi une visibilité qui puisse servir de base aux différents programmes de développement sectoriels « .

La stratégie de la mobilisation de l’eau par le procédé de dessalement de l’eau de mer permet, selon le ministre, de sécuriser les villes côtières en matière de disponibilité en eau. Ces unités monoblocs disséminées sur le littoral algérien, au nombre de 13, produiront, à la phase de croisière 2,26 millions de M3/jour. 23 unités de moyenne capacité sont déjà fonctionnelles. Ces apports pour les villes côtières permettra, d’après le ministre des Ressources en eau, de consacrer la plus grande partie des volumes mobilisés dans les barrages du nord pour l’alimentation des Hauts Plateaux. Malgré la délégation de gestion accordée à certaines entreprises dans la distribution de l’eau, M.Sellal rassure la population du fait que  » l’État demeure seul décideur dans le domaine de la tarification. Le partenaire, quant à lui, intervient pour la réalisation d’objectifs fixés contractuellement tels que la fréquence de distribution, le comptable, le recouvrement, la formation,…etc. ».

Des projets de transferts imposants

Le grand dispositif de transfert hydraulique dont bénéficie à partir de cette année la région ouest du pays sous le nom de MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) ouvre une nouvelle ère en matière d’alimentation en eau potable, d’irrigation et industrielle pour cet axe important de l’ouest algérien. Depuis que, démographiquement, la commune d’Oran s’acheminait à devenir la plus grande commune d’Algérie au milieu des années 70 du siècle dernier, d’autres phénomènes, aussi bien ceux liés à la politique générale du pays que ceux dépendant des variations climatiques, se sont greffés à cette prise d’importance de la capitale de l’ouest. En effet, la politique industrielle de l’Algérie a fait d’Arzew, ancien paisible village colonial, une plate-forme industrielle qui consomme de grandes quantités d’eau pour le fonctionnement des machines et pour les nouveaux foyers installés autour de la zone industrielle et alimentant celle-ci en main-d’œuvre. Entre-temps, la ville voisine de Mostaganem, initialement à vocation agricole, voit sa dimension s’étendre et sa population augmenter au vu de nouvelles opportunités de travail en milieu industriel. La multiplication des écoles, instituts et centres universitaires aussi bien à Oran qu’à Mostaganem a fait monter en flèche les besoins en eau potable. La décennie de terrorisme a fini par compliquer le problème lorsque ces deux grandes villes étaient appelées à devenir le réceptacle ou le refuge pour les populations qui ont fait l’arrière-pays montagneux de Relizane, Mascara, Tiaret ainsi que les abords steppiques d’El Bayadh, Saïda et Sidi Belabbès. Sur le plan de l’évolution climatique, la région de l’ouest algérien est déjà connue pour son déficit hydrique. C’est même l’une des raisons qui ont conduits les anciens colons à cultiver la vigne sur de grandes étendues (plante résistante qui cherche l’eau en profondeur du sol et qui, même temps fixe les sols trop meubles) au lieu de la traditionnelle céréaliculture, trop peu rentable et fragile face à caprices de la pluviométrie.

Les courants froids qui, en hiver, ramènent les nuages par le couloir des Açores et du nord de l’Andalousie ne trouvent pas de brèche topographique pour se diriger vers l’Ouest algérien face à la montagne de la Sierra Nevada haute de ses 3 000 m d’altitude. Le courant se dirige plutôt vers les régions d’Alger et de l’Est algérien lesquelles reçoivent parfois jusqu’à 1 000 mm de pluie par an tandis que la région d’Oran- Mostaganem n’en reçoit pas plus de 400 mm. De plus, une sécheresse chronique qui a commencé au début des années 1980 a fini par ‘’faire oublier’’ même le peu de pluie que recevait la région. Le barrage de Beni Bahdel, sur la moyenne Tafna dans la région de Terni (Tlemcen), qui alimentait partiellement Oran, a lui aussi fortement régressé dans les années 1990 au point de ne pas pouvoir alimenter même la région de Tlemcen. C’est pourquoi, pour cette dernière, il a été construit un autre barrage du côté de Maghnia, à Hammam Boughrara.

Les eaux souterraines d’Oran, utilisées occasionnellement par le truchement de forages ou puits, sont trop salées non seulement pour l’alimentation humaine mais aussi pour les autres usages domestiques.

Parallèlement au système de transfert du MAO, d’autres grands transferts sont prévus dans les autres régions du pays par le ministère des Ressources en eau. Une grande partie de ces projets sont déjà à l’œuvre. Le transfert des eaux des barrages des Babors (Erraguène, Tabellout et Draâ Diss) vers la plaine de Sétif avec un volume annuel de 189 millions de M3 et le transfert des eaux d’Ighil Emda et Mehouane vers la wilaya de Sétif avec un volume annuel de 119 millions de M3. Les paysans de la région de Sétif qui ont reçu le ministre Abdelmalek Sellal la semaine dernière n’ont pas manqué de montrer leur satisfaction et leur impatience de voir un tel ouvrage opérationnel. Cela permettra de créer de nouveau périmètres irrigués et de diversifier les cultures à pratiquer pour sortir de la monoculture des céréales.

À partir du barrage de Ben Haroun (wilaya de Mila), ayant une capacité de 960 millions de mètres cubes (la plus grande réserve d’eaux superficielles du pays), des transferts vont s’effectuer pour alimenter les Hauts Plateaux de l’Est (jusqu’aux territoires de Batna-Biskra). Les autres transferts prévus pour les années et les mois prochains sont ceux devant alimenter les wilayas de M’Sila, Médéa, Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira à partir du barrage de Koudiat Acerdoune (capacité de 640 millions de mètres cubes) récemment réceptionné et emmagasinant actuellement environ 130 millions de M3.

Le barrage de Tilesdit voit ses adductions se réaliser vers les communes limitrophes, les communes du sud de la wilaya et la région nord de la wilaya de M’Sila. Les transferts des eaux du barrage de Taksebt (capacité de 170 millions de mètres cubes) sont en train de se faire vers Boumerdès, Alger et les communes de la wilaya de Tizi Ouzou, particulièrement sur le couloir Fréha-Azazga.

In Salah-Tamanrasset : un projet historique

Le plus grand projet de transfert hydraulique en Algérie est incontestablement celui qui est en train d’être réalisé entre In Salah et Tamanrasset sur 700 km. Quelques problèmes de dernière minute ont retardé l’inauguration du projet par le président de la République prévue en juin dernier. En tout cas, le ministre des Ressources en eau a promis que la mise en service de l’infrastructure aura lieu en juillet 2010 et permettra l’alimentation des populations de Tamanrasset et du couloir de passage à raison de 100 000 M3 /jour. Il y a lieu de noter que ce n’est pas un simple projet de transfert d’eau, puisqu’il faut d’abord produire l’eau localement par un système de forages réalisés dans la nappe saharienne. C’est assurément un méga-projet relevant naguère du mythe.

Depuis que la Libye a réalisé son grand aqueduc qui transporte l’eau du Sahara vers Tripoli et Benghazi, l’opinion publique algérienne, éreintée par le problème de la pénurie d’eau et frappée par le gigantisme de l’ouvrage libyen et l’idée innovante qui le soutient, a mis en circulation une fabuleuse idée comme quoi l’eau pompée par les Libyens aux confins de l’Algérie appartient aux deux pays ; un bien commun du moment que la nappe du Sahara qui est exploitée serait la même. Elle chevaucherait sur les terres des deux pays. Au-delà de l’aspect anecdotique de la chose et du sentiment de frustration qui en est à la base, l’exploitation des eaux souterraines du Sahara a, depuis longtemps, été envisagée comme ultime solution pour résoudre le problème d’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation non seulement du Sud algérien mais aussi des Hauts Plateaux et du Nord. Cependant, au vu des potentialités en eaux de surface et même en eaux souterraines dont disposent les territoires du Nord, le recours aux eaux sahariennes apparaît comme un luxe, voire une fantaisie que ne peut- et ne doit- se permettre l’Algérie, d’autant que les générations futures ont des droits sur les ressources du pays dont on ne peut les déposséder. Cependant, depuis le lancement du projet d’adduction de In Salah sur Tamanrasset sur une distance de 700 km, cette vison semble être quelque peu remise en cause. Mieux encore, des wilayas des Hauts Plateaux seront alimentées en eau à partir des nappes albienne et intercalaire du Sahara.

Des études ont montré que les eaux du Sahara sont des eaux ‘’géologiques’’ ou fossiles, c’est-à-dire, ayant été emmagasinées lors de la formation des substrats dans lesquelles elles sont piégées. De ce fait, c’est une ressource non renouvelable, comme le pétrole. Le volume de la réserve atteindrait les 60 mille milliards de mètres cubes. Abstraction faite des possibilités et difficultés d’exploitation, elle pourrait servir, selon le rythme de consommation actuelle d’eau en Algérie (5 Mds de M3), pendant…12 siècles.

À la recherche de l’efficience

L’an dernier, un rapport a été élaboré par la Banque mondiale au sujet de la gestion des ressources hydriques en Algérie. Il y est fait état de la rareté de la ressource et de l’irrégularité de sa répartition sur le territoire. Comme pour l’ensemble des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’Algérie fait face à de grandes difficultés pour assurer l’autosuffisance en matière hydrique, souligne le rapport. Le secteur agricole consomme, à lui seul, quelques 65 % du volume d’eau mobilisé. Cela n’exonère pourtant pas le pays de l’importation des produits alimentaires. L’institution financière internationale fait remarquer que les techniques d’irrigation ne sont pas encore efficientes et n’arrivent pas à utiliser les dernières inventions propres à cette activité. On apprend dans le document de la BIRD que, par le truchement de l’importation des produits alimentaires, l’Algérie importe du même coup 40% de l’eau dont elle a besoin.

Parallèlement à la politique de la mobilisation maximale des ressources en eau par le moyen d’ouvrages et de lourdes infrastructures (barrages, retenues, grands transferts,…), la Banque mondiale suggère de prendre sérieusement en charge un autre moyen de production de l’eau, à savoir le recyclage des eaux usées.

Concernant les prix de cession de l’eau, la BIRD rappelle qu’en Algérie ce produit de la nature est subventionné par le gouvernement pour des raisons…politiques. Quant au taux de raccordement à l’AEP, il est de 89% pour l’ensemble du pays. Ce taux ne montre pas les disparités régionales. L’on apprend plus loin que 2,5 millions de ruraux n’ont pas accès aux prestations en AEP et ne bénéficient pas de réseaux d’assainissement des eaux usées. 72 % de foyers situés en milieu urbain reçoivent de l’eau d’une manière régulière. Quant au taux d’assainissement, la moyenne nationale est 85% des foyers.

Le rapport souligne que la surexploitation de certaines gisements d’eau a conduit à l’altération de la qualité du produit et au rabattement des nappes comme dans la Mitidja.

En matière de capacité de stockage de l’eau (barrages, retenues collinaires,…), la BIRD souligne que l’Algérien a à sa disposition 190 M3 en moyenne. Cette capacité de stockage par habitant est estimée à 5 000 M3 aux USA et en Australie, 2200 M3 en Chine, 500 M3 au Maroc et 360 M3 en Tunisie.

Le rapport rappelle que pour parvenir à des capacité de stockage de l’eau en Algérie de l’ordre de 9 milliards de M3, le gouvernement a mobilisé, depuis 2005, une somme de 10,3 milliards de dollars visant à construire 80 barrages et établir des transferts d’eau qui toucheront 60 ouvrages hydrauliques.

Amar Naïr Messaoud

[email protected]

Partager