Deux jours après le macabre massacre commis par les hordes terroristes, les Téninois étaient toujours sous le choc. “C’est un véritable cauchemar dont il est difficile de revenir”, nous dit un habitant de la région que nous avons contacté par téléphone. Souk El-Tenine pleure encore ses sept enfants qu’elle a enterrés la veille.
Elle prie également pour les deux blessés causés par la même attaque. Aux dernières nouvelles, l’un des deux blessé a été transféré, hier, en milieu d’après-midi vers le CHU de Tizi-Ouzou dans un état comateux, quant à l’autre blessé, celui-ci, apprend-on, va plutôt mieux.
L’attentat est sur toutes les lèvres des villageois qui sont toujours sous le choc, hier. Contrairement à la journée de vendredi, durant laquelle tous les commerces ont baissé rideau, l’activité commerciale a repris, bien que timidement.
C’est la première fois depuis des années que la région connaît un tel drame.
Elle est de fait terrorisée à l’instar d’ailleurs de toute la wilaya de Tizi-Ouzou dont le territoire a été ébranlé par l’attaque terroriste de jeudi. Une attaque, qui a secoué la capitale du Djurdjura qui croyait en avoir fini avec de pareilles tueries.
Le terrorisme est loin d’être vaincu dans la région, c’est là une évidence partagée unanimement par la population locale. Pour elle, la vigilance doit être de mise pour éviter de tels drame à l’avenir. L’autre évidence à laquelle est parvenu le commun des citoyens, c’est que les terroristes sont imprévisibles, en profitant de la moindre occasion pour frapper.
Il faut dire que les forces de sécurité, tous corps confondus, n’ont pas lésiné sur les moyens afin d’en finir avec ces criminels.
Mais la stratégie adoptée par ces derniers fausse tous les calculs des services de sécurité qui multiplient pourtant les opérations de ratissage d’envergure. Quoi que l’on dise sur le terrorisme en Kabylie – bien qu’il soit, il est vrai, affaibli – toujours est-il qu’il est doté de moyens logistiques non négligeables.
La preuve, si besoin est, c’est que ces sanguinaires ont utilisé des armes automatique, des FMPK, dans la tuerie de jeudi. Cela renseigne, en effet, que Droukdel et ses acolytes n’ont pas que les bombes artisanales pour munitions, comme on le laisse entendre. Le terrorisme bien qu’il ne présente plus la même force de nuisance d’il y a quelques années demeure toutefois un danger réel. Souk El-Tenine et le paisible ârch de Sid Ali Moussa dont sont originaires les sept Patriotes assassinés l’ont appris à leurs dépens. Notons que toute la région de Souk El-Tenine a été quadrillée par les éléments de l’ANP qui ont enclenché une vaste opération de ratissage dans les maquis avoisinants.
M. O. B.