Si au début, durant les 1ères années de son introduction dans le système éducatif, tamazight était enseignée par des militants de la cause à qui il faut rendre un grand hommage pour leur esprit de combativité, leur amour de cette langue qui leur est très chère, depuis 2002, des licenciés surtout du département (DLCA) de Tizi-Ouzou ont repris le flambeau. En effet, au tout début, les enseignants militants travaillaient avec leurs propres moyens, élaboraient non seulement les fiches mais aussi les programmes, vu que le ministère “n’avait fourni aucun moyen didactique à ces pionniers”. Ce n’est qu’à partir du début des années 2000, qu’un programme officiel a été mis à la disposition des enseignants et depuis, l’enseignement de tamazight ne fait qu’avancer. Ce grand saut fait par les enseignants, les élèves et les parents à certes déplu à certains que ce soit au ministère où dans la société civile au point de faire dire à un enseignant de la 1re heure. “Si le pouvoir savait que l’enseignement de tamazight allait percer et arriver à ce stade, il aurait permis le boycott de plusieurs années !” Qu’à cela ne tienne, beaucoup d’effort ont été fournis, et même des postes budgétaires ont été ouverts, surtout depuis l’arrivée de l’actuel directeur de l’éducation, Khaldi Nouredine “qui a donné beaucoup d’importance, et tracé une stratégie, à l’enseignement de tamazight ainsi qu’aux enseignants”. Ainsi comparativement aux années 1990 et début 2000, le nombre d’enseignements a été multiplié par 6 depuis l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante de la direction de l’éducation et aussi de l’association les enseignants de tamazight. Mais malgré tous les efforts et les sacrifices consentis, l’enseignement de la langue de Mammeri débute toujours par les problèmes, dont les plus récurrents sont surtout liés au nombre de postes budgétaires qui restent insuffisants malgré les efforts du directeur de l’éducation “qui donne la part du lion à tamazight”, selon un membre de l’association des enseignants, “et ceci nous le disons, car c’est la stricte réalité, ce n’est pas pour gressé la patte au DE comme le disent certaines personnes, négativistes, car depuis l’arrivée de l’actuel DE il a eu plus de 300 postes budgétaires”, d’enseignants ainsi que 3 postes d’inspecteurs, terminera notre interlocuteur qui vraisemblablement a beaucoup de choses à dire mais surtout sûr et confiant de ce qu’il dit. Côté pédagogique et selon justement ces 3 inspecteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou que nous avons raconté par hasard à l’académie sortant d’une réunion, ils convergent tous à dire : “Depuis longtemps, les enseignants sont livrés à eux-mêmes, avec toute la volonté, l’amour de la langue qui se dégagent d’eux, un long travail et un effort à fournir, surtout dans le cadre de la formation”, et sur cela “pour nous, inspecteurs, ceci est notre travail et nous nous attellerons à le faire correctement et consciencieusement”. Si beaucoup de problèmes ont été solutionnés, grâce à l’association et à la direction de l’éducation, d’autres problèmes restent toujours à titre d’exemples. “Certains directeurs d’établissements et d’inspecteurs administratifs du primaire, trouvent un malin plaisir à tenter de créer des entraves aux enseignants, sachant pertinamment que les enseignants sont désignés et choisis selon des critères, bien précis pour les membres de l’association et les inspecteurs de tamazight, ces responsables font tout pour créer des problèmes et installer des vacataires sans affectation de la DE”. Un autre problème de taille a été aussi soulevé par les responsables de l’association à savoir le fait qu’au primaire les enseignants effectuent un travail monstre quant à leur déplacement cela est dû en fait qu’une enseignante ou un enseignant est obligé de travailler dans au moins deux écoles différentes, pour pouvoir compléter leurs horaires, mis “la kabylie, et surtout les villages de montagnes sont très éloignés l’un de l’autre, pour cela il faudra que de nouveau postes budgétaires soient encore ouverts pour ces enseignants”, dira un responsable de cette association. “c’est d’ailleurs, ceci qui fait qu’un retard dans les affectations a été constaté, chaque début d’année”, poursuivra-t-il. Signalons enfin, qu’un siège a été octroyé par Khaldi Nouredine à l’inspection de tamazight, siège qui ouvrira ses portes et bientôt sera un des inspecteurs. Toujours est-il que même l’association des enseignants de tamazight de Tizi-Ouzou attend son siège promis par le DE, de même, il est à signaler que l’enseignement de cette langue n’est toujours pas généralisé avec toutes les promesses faite par M. le ministre lors de son dernier déplacement à Tizi-Ouzou.
M. A. B.
