… 20 ans u Mazal !

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Avions-nous baissé les bras depuis que tamazight est introduite dans l’école algérienne à l’issue de la Grève du cartable de 1995 ? Assurément, oui !

La gestion politique de l’enseignement de cette langue algérienne se répercute d’une manière dramatique sur le côté didactique et pédagogique de son enseignement. Le pouvoir s’est empressé, alors, sous la pression de la rue kabyle, à céder à une partie des revendications du MCB. Il décide, dès lors, d’introduire d’une manière officielle tamazight dans l’enseignement, un journal télévisé en tamazight, la création d’un Haut commissariat à l’Amazighité, rattaché à la présidence de la République…

Les faits sont peut-être têtus, mais il fallait se soumettre à cette exigence, hors normes, qui imposait l’acceptation de l’offre des pouvoirs publics. Les élections présidentielles étaient proches, la Kabylie étant écartelée entre l’envie de participer, exprimée par un clan et « l’exigence” de boycotter, dictée par l’autre clan. Ces « manigances » politico-populistes des uns et des autres, ont ouvert le bal à un marchandage d’une revendication populaire qui date de plusieurs dizaines d’années ; la reconnaissance de la langue et culture amazighes dans toutes ses dimensions.

Les calculs étaient alors faussés dès le début. Les pionniers ainsi que les militants les plus engagés se sont retrouvés face à un choix. Définir d’un côté, une politique claire pour l’enseignement de tamazight et sa généralisation en déployant des efforts sur le plan de la pédagogie, où, comme à l’accoutumée, accaparer la revendication politisée pour d’autres fins.

L’amalgame entretenue entre la responsabilité qui relève des pouvoirs publics et leur engagement à prendre en charge, d’une manière effective cet enseignement et la poursuite du combat pour la pleine reconnaissance de la revendication qui la sous-tend. Cette situation a fait que, le constat des militants politiques et les enseignants de cette langue se tirent « la bourre » et disputent âprement un terrain qui nécessite réellement un regard, d’abord exclusivement scientifique, ensuite, une vision claire pour sa promotion.

Or, tamazight n’étant toujours pas la bienvenue dans la nomenclature des langues à enseigner, les agissements des pouvoirs successifs à son encontre, portent toute la responsabilité de l’inertie qui la bloque. Après un déni de plusieurs années, une répression contre les militants berbéristes, l’on assiste ahuri à des blocages dictés par un apartheid hérité des années du parti unique, le FLN, chantre du nationalisme algériens mais sans grande partie des enfants de cette même Algérie.

Comme les changements de positions sont aussi simples que le revirement de situations, il suffit que le président de la République, ordonne l’officialisation de tamazight en tant que langue nationale en 2002, lors du Printemps noir, pour voir les deux chambres du Parlement réunies pour nous ressortir des députés défenseurs assidus de l’amazighité de l’Algérie, issus, tenez-vous bien, du FLN, du MSP, et de toutes ces formations qui juraient que l’Etat algérien n’accordera jamais de place à tamazight. No comment !

Benbouzid promet sa généralisation !

Près de vingt ans après son introduction dans l’école algérienne, enfin, le ministre de tutelle promet sa généralisation. Un fait qui, dans la logique des choses, anodin, si l’on se réfère à l’engagement du gouvernement de 1995, Mokdad Sifi, était chef du gouvernement à cette époque.

Mais, quoi que l’annonce et l’engagement de Benbouzid soient une avancée considérable pour la promotion de la langue amazighe, mais il n’en demeure pas moins que des tergiversations peuvent différer sa généralisation.

Dans ce cas de figure, Benbouzid est tenu de prouver sa bonne volonté sur le terrain, en attendant, les promesses faites par le candidat Bouteflika, lors de la dernière campagne électorale qui la vu succéder à lui-même à la tête de l’Etat, concernant la création d’une Académie amazighe. Wait and see !

M. Mouloudj

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