Plusieurs dizaines de jeunes, issus du quartier des 1 100 logements du centre-ville de Bouira, ont bloqué, avant-hier à midi, la route de ce quartier surpeuplé, à l’aide de pneus brûlés et autres objets métalliques.
Cette action de protestation est intervenue quelques heures seulement après le suicide par pendaison d’un jeune trentenaire répondant aux initiales M. H. et habitant ce même quartier. Le corps du défunt a été retrouvé par ses parents, avant-hier matin, pendu à l’aide d’une corde à l’intérieur de la salle de bain du domicile familial.
Pour les protestataires, le malheureux jeune homme, chômeur et demandeur de logement, «a mis fin à ses jours par désespoir», diront-ils. Le défunt vivait dans un appartement exigu avec sa famille nombreuse. Les protestataires disaient dénoncer cette situation, expliquant que la majorité des habitants dudit quartier souffrent du même problème, depuis le début des années 1990.
«Chaque appartement est occupé par au moins deux ou trois familles ! Nos attendons une opération de relogement depuis les années 90, mais les responsables locaux qui se son succédé à Bouira, nous ne font que de fausses promesses ! Aujourd’hui et malgré les nombreuses opérations de distribution de logements sociaux qui se font régulièrement à Bouira, jamais un habitant de notre quartier n’a bénéficié d’un logement.
Quelles-sont les raisons ? Beaucoup de résidents sont malades, dépressifs et au bord du suicide ! Les jeunes sont désespérés et ne savent plus à qui s’adresser pour avoir leur droit !», dénoncent les jeunes protestataires. A noter que le président de l’APW, qui se trouvait en tournée avec le wali de Bouira et le ministre de la Communication en visite hier dans la wilaya, a interrompu sa visite et s’est déplacé vers le lieu de la protestation. Le P/APW a fini par convaincre les protestataires de libérer la route, leur ayant fixé rendez-vous pour aujourd’hui dimanche, afin qu’ils puissent exposer leurs doléances.
Oussama K.