Les chutes de neige de jeudi dernier sur les hauteurs de la wilaya de Boumerdès ont provoqué d’importants désagréments sur le quotidien des villageois notamment. À Timezrit, le chemin de wilaya n°107, reliant cette localité à la commune de Laâziv, était fermé durant plusieurs heures avant son ouverture par les engins de la DTP.
«Fort heureusement que ces chutes de neige interviennent en plein week-end qui enregistre une faible affluence d’automobilistes», dira Yacine, un habitant de Timezrit qui se rend souvent à Tizi-Ouzou via Laâziv. Ce dernier s’est dit surpris par la chute du mercure qui ne leur a pas donné le temps pour se préparer, malgré le BMS des services météorologiques.
«Nous vivons dans le dénuement total», dira cet habitant du village Toursal (Timezrit), dont la route était totalement impraticable. Ce village est coupé en deux par le CW107. Les travaux de sa modernisation peinent à s’achever depuis plusieurs années. «Les travaux sont repris juste après le passage de la conduite du gaz naturel», affirme Yacine, précisant que l’entreprise a entamé, ces derniers jours, les travaux en enlevant l’ancien goudron pour le remplacer par un nouveau.
Ces travaux ont provoqué de la gadoue après les chutes de neige et de pluies. Il est difficile de l’emprunter même par véhicule. À quelques mètres de l’école primaire, des villageois menés de bonbonnes de gaz butane vides attendaient l’arrivée du marchand ambulant du gaz pour en acquérir. «Le projet est fin prêt, mais les branchements individuels peinent à se faire.
On ne sait toujours pas pourquoi», s’interroge l’un d’entre eux. Le projet devant alimenter la région en gaz naturel a enregistré beaucoup de retards pour se réaliser. Il a été lancé en 2013 avant qu’il ne soit bloqué à plusieurs reprises, notamment par le gel et les oppositions de citoyens. D’ailleurs, plusieurs autres projets connaissent le même sort à Béni Ntasse et à Ait Said, dans la commune voisine de Chabet El Ameur.
Les villageois, en plus de l’énergie électrique, utilisent du bois pour se réchauffer. L’annonce de froid dans les jours à venir inquiète les villageois qui ne savent plus à quel saint se vouer. Le P/APC de Timezrit a sollicité, à plusieurs reprises, les responsables de secteur minier d’accélérer les travaux du gaz, mais en vain. À quelques mètres du siège de l’APC, à l’école primaire du chef-lieu exactement, les habitants profitent pleinement du confort du gaz de ville.
Les habitations lointaines, comme cellas sises au lieudit Radar, sont dépourvues de tout. La route qui y mène est dégradée. «L’accès est fermé par la neige. Même à pied, il est difficile d’y accéder au village. Notre patelin n’est pas inclus dans le projet de gaz naturel», lance Rachid, un habitant de ce patelin, rencontré sur la route parsemée par la neige, précisant que le bois est le seul combustible en pareilles situations.
Le taux de raccordement au gaz naturel à l’échelle de la wilaya avoisine les 55%. Plusieurs communes, particulièrement rurales, ne sont toujours pas raccordées, à l’image d’Ammal. Le défi des autorités locales était d’atteindre une couverture de plus de 70% pour 2018, mais l’arrêt de plusieurs projets et le gel qui a touché d’autres ont hypothéqué l’objectif.
Youcef Z.