L’unité ensacheuse Edimco dans la tourmente

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Elle a débuté l’activité il y a un quart de siècle, L’unité ensacheuse de ciment de Kherrata, appartenant à l’entreprise de distribution de matériaux de construction (Edimco) a été fermée depuis la fin du mois de juin et la douzaine d’agents qui y travaillent se sont retrouvés au chômage. “Nous refusons le principe d’une plainte des citoyens car en réalité, il s’agit d’un seul citoyen qui est venu construire à proximité du centre depuis peu et qui a fait faire signer une pétition par des gens habitant à cinq kilomètres de notre unité pour certains”, dira un cadre de la dite entreprise.

Il est reproché à cette unité de polluer l’atmosphère et de nuire à la santé des habitants du voisinage. La riposte viendra d’un cadre du centre de Kherrata qui dira que le filtrage nécessaire a été mis en place et que la poussière est diluée dans de l’eau avant son extraction et que s’il y avait un risque quelconque, les employés qui y exercent seraient les premiers à en pâtir alors qu’aucun ne souffre de quoi que ce soit depuis l’ouverture de cette unité à ce jour.

Tant mieux, s’il en est vraiment ainsi mais ce qui est sûr est que sa fermeture a nui énormément aux autoconstructeurs et aux services communaux de la région. En effet, en plus des fermetures cycliques et programmées des unités de production de ciment qui créent une certaine pénurie de ce produit, la fermeture de l’unité ensacheuse de Kherrata a accentué cette pénurie auprès des autoconstructeurs et services communaux lesquels sont les principaux clients de cette unité.

Les autoconstructeurs privés ne possédant pas de carte client s’approvisionnent auprès de cette société en présentant uniquement la carte d’identité nationale, et les services communaux dont le paiement de leurs achats est soumis à tout un périple que doit faire le dossier comptable avant que l’argent ne rentre dans le compte du fournisseur et trouvent en l’entreprise Edimco un partenaire qui leur fournit les matériaux sur présentation d’un bon de commande seulement sans aucune exigence d’un chèque certifié ou de tout autre effet commercial.

Cette unité, avant sa fermeture, conditionnait dans des sacs de cinquante kilogrammes une centaine de tonnes par jour qu’elle répartissait à travers les quatre centres de distribution de l’entreprise pour répondre aux besoins de ceux qui ne peuvent s’approvisionner auprès des usines ou de l’ERCE. Avec cette fermeture, ces derniers doivent reporter à plus tard tous leurs projets de construction ou d’aménagement. D’ailleurs, pour l’anecdote, un agent de l’entreprise s’est étonné qu’on parle de pollution au moment où il n’est produit qu’une centaine de tonnes quotidiennement avec des machines sophistiquées et un filtrage neuf, alors qu’à l’ouverture, la production était de 200 tonnes par jour sans que personne ne trouve à redire. Un citoyen que nous avons questionné à ce sujet n’a pas été par trente-six chemins.

Il dira tout simplement que la solution réside dans l’audit environnemental de cette unité qui décidera de sa fermeture ou de sa réouverture. Sachant que cette décision de fermeture n’est pas passée inaperçue, d’autant plus qu’elle est contestée par les travailleurs de l’entreprise qui espèrent son annulation car ayant saisi et expliqué le problème à toutes les autorités compétentes, nous avons demandé l’avis du président de l’APW, lequel a reçu une copie du rapport de ces derniers. “Cette unité doit reprendre son activité car elle n’a aucune incidence environnementale et même si c’était le cas, il faut ouvrir une enquête commodo et incommodo et non pas prendre hâtivement cette décision unilatérale de fermeture”, estime le président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Bgayet. “En plus de l’actuel problème de crise de ciment, a-t-on pensé au devenir de ces travailleurs ? Où va-t-on comme ça ? Nous avons l’impression qu’il n’y a plus d’Etat”, ajoute Hamid Ferhat.

A. Gana

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