Des dizaines de familles en détresse

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A Draâ El Mizan, à l’ère où l’on parle de milliers de logements en voie d’être attribués d’ici la fin du premier semestre de l’année en cours suite aux instructions du président de la république, des dizaines de familles vivent dans des conditions misérables.

Après une virée sur les lieux, et plus précisément au bidonville surplombant l’hôpital Krim Belkacem, il nous a été donné l’occasion de découvrir des algériens vivant dans une autre ère. En effet, pour la plupart, ils s’y sont installés durant ces dix dernières années, fuyant leurs villages par crainte de se voir égorgés par les groupes armés. Plus d’une trentaine d’habitations de fortune, sont recouvertes de tôles en zinc et crépies comme au bon vieux temps avec de la bouse de vache séchée. En se faufilant dans ce décor, on se croirait dans un bidonville de pays très pauvres. Ces misérables citoyens n’ont ni l’électricité (branchements illicites à partir des habitations voisines avec câbles), encore moins d’eau potable. Heureusement, juste à côté il existe un réservoir où les femmes, vêtues de leurs robes crasseuses et entièrement déguenillés remplissent leurs bidons d’eau à longueur de journée, comme dans le roman « La Grande maison » de Mohamed Dib. « Quand la pluie tombe ou le vent commence à souffler, nous sommes pris de panique. Les eaux pluviales arrivent même dans nos couvertures », nous dira cet homme accosté devant son gourbi. « Nous sommes installés ici depuis le début des années 2000 car nos villages étaient sous le contrôle des terroristes. Nous avons tout laissé derrière nous. Certains ont même quitté leurs postes de travail », ajoutera cette deuxième personne. Au fur et mesure que nous avancions, d’autres indices accentuant ce dénuement sautent à nos yeux. N’ayant pas de réseau d’assainissement, des eaux usées arrivent de partout. « En été c’est pire. Il est impossible de dormir dedans. En plus de la chaleur, il y a les moustiques », soulignera une autre personne. Alors que pour les enfants, ils sont là à ne rien faire. Même pour étudier, ils n’ont presque aucun moyen, bien qu’une école primaire se trouve en contre bas. « Les services de l’APC nous ont recensés, peut être qu’un jour nous aurons des logements décents dans le cadre des programmes de résorption de l’habitat précaire, comme les autres algériens « , espèrera un quatrième intervenant. A quelques encablures de cette cité trois projets de réalisation de logements, dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire, sont en cours. Ces damnés de la terre, auront-ils leur part? La réponse sera donnée dès l’attribution de ces quotas.

Amar Ouramdane

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