Comme à leurs habitudes, les pouvoirs publics se contentent de “prêcher” la bonne parole pour sensibiliser la population contre le tabagisme sans que cela ne soit accompagné de la mise en place de mécanismes de lutte contre ce fléau inclus dans les conventions internationales alors que l’Algérie s’est empressée de ratifier.
Mais sur le terrain elle démontre nullement leurs applications. La spécificité de ce fléau dans la région, est la contrefaçon qui dépasse en volume la quantité des marques de tabac qui continue à évoluer dans une anarchie totale malgré les 1 500 victimes par année.
Le tabac en Algérie reste l’une des activité les plus florissantes, mais aussi malheureusement la moins maîtrisée, au même titre que la contrefaçon dans son sens le plus large, sinon, comment expliquer ces tables à tabac qui s’allongent dans un parfait alignement sur les trottoirs des villes et villages occupant le moindre espace libre et ciblant les coins stratégiques tels la proximité des établissements scolaires, les marchés et les places publiques. Dans la daïra de M’chedallah par exemple, à titre particulier, ces innombrables vendeurs de cigarettes innovent en se faisant confectionner des “kiosques démontables” que d’habiles ferronniers soudeurs se sont ingéniés à fabriquer à l’aide de plaques de tôle noire avec toutes les commodités tels les devanture comptoirs, toitures et casiers, “ces “luxueuses” baraques s’alignent comme des soldats disciplinés sur les trottoirs des deux côtés des allées centrales, d’autres “postées” devant les écoles, à l’entrée des cafés, à proximité des arrêts ou de tout endroit attirant la foule.
Ces boutiques et leurs propriétaires “exercent sans aucun document” échappent aux fisc ou tout autre forme de contrôle ou de suivi, n’importe qui peut acheter des cigarettes de toutes marques ou sans marque y compris des enfants en bas âge sans les vendeurs cèdent sans scrupules leur poison à ces petits innocents, ils n’ont ni remords, ni regrets du moment que ça rapporte, la santé du consommateur est le dernier de leur souci. Pourtant là encore, la législation est claire et sur chaque paquet de cigarettes, on peut lire la mention : “Vente interdite aux mineurs”.
A chaque célébration de la Journée mondiale contre le tabac, des spécialistes en la matière se succèdent devant l’écran de l’ENTV pour nous rappeler que nous avions ratifié toutes les conventions internationales sans oser aller jusqu’à dénoncer l’anarchie qui règne dans ce secteur par une commercialisation débridée ni même faire allusion à une éventuelle opération “coup de poing” ou plutôt un coup de balai dans ce marché parallèle toléré. Ce qui ne peut être endigué au niveau de nos “frontières passoires” peut bien l’être à l’intérieur du pays surtout que cette marchandise est exposée au grand jour à la vue de tout le monde et ne nécessite qu’une toute petite volonté politique à moins que ce soit ces mêmes “intouchables” qui nous ramènent des mini bombes qu’ils qualifient de pétards, il ne sert à rien de parler quant le geste ne suit pas, c’est une politique périmée qui ne trompe désormais plus personne “donnez-nous vos preuves si vous êtes sincères”, dit l’adage populaire. Le feu est en la demeure, 1 500 victimes annuelles méritent bien plus qu’une simple campagne de sensibilisation.
O. S.
