La Kabylie résiste toujours

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Le geste solidaire des citoyens de la commune d’Iflissen est à saluer. Pour la première fois, une telle action intervillages a pu avorter un guet-apens commis à l’égard d’un commerçant de la région. Les villageois n’ont pas abondonné leur frère, en disant ; “C’est le comité du village qui s’est occupé de cette affaire.”

La mobilisation de ces riverains renseigne sur l’audace et la résistance engagée depuis l’apparition du phénomène de l’intégrisme et son corollaire, le terrorisme islamiste.

Cet élan a fait rejaillir le feu de la résistance, en tentant de serrer l’étau sur les petits groupes encore en activité.

Pas loin de cette localité d’Iflissen. A Igoudjdan dans la commune d’Ait chiffaâ, ce village fut les premier à prendre les armes en 1994 contre la menace des groupes salafistes. Il sera, quelques mois plus tard, un exemple pour d’autres villages de Kabylie, qui ont suivi le geste de leurs patriotes.

Prendre les armes contre les groupes terroristes était par la suite la seule voie pour faire face à la propagation des groupes islamistes.

La sensibilisationn menée durant ces premières années de résistance contre l’intégrisme islamiste, s’est accentuée également sur des ailes politiques, comme force de résistance. Actuellement, sur le plan politique le constat n’est pas le même. Certes, l’avancée islamiste est majoritairement battue en brèche sur le plan militaire, mais d’autres formes intégristes émergent d’une manière houleuse, sans aucun contrepoids, qu’il soit politique ou culturel. Des acteurs politiques et de la société civile avaient lutté farouchement contre ces phénomènes, ont cédé aujourd’hui le terrain à leurs pires ennemis. Ces derniers se sont imposés par la terreur et la violence pour faire régner leur loi. Le constat est loin d’être le même par rapport aux année précédentes. Au moment où des épisodes d’horreurs continuent de faire quotidiennement l’actualité de cette région, certains leaders politiques censés défendre les premiers intérêts de la région, préfèrent user de faire la politique de l’autruche.

Devant ce laxisme, les citoyens continuent à payer très chère, notamment la frange juvénile qui se trouve aujourd’hui livrée à elle-même. L’absence de perspective et oisiveté auxquelles cette frange est comparée a suscité une consternation permanente. Sont-t-ils victimes de cet échec politique ? L’échec est sur tous les plans ! L’absence des débats, l’autoritarisme aux niveaux des institutions….et d’autre facteurs contribuent malheureusement à un éventuel avenir de cette région. Alors que la Kabylie a fait preuve de son patriotisme durant tous les évènements qui ont secoué le pays. La question qui mérite d’être posée, réside dans ce devoir à accomplir vis à vis de ces citoyens menacés par ce feuilleton d’horreur. Et le besoin d’une avant-garde qui va assurer la suite de son combat.

A. Slimani

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