Manque flagrant des moyens dans les collectivités locales, première administration à subir la colère des citoyens des villes et villages de la Kabylie qui souffrent le martyre, notamment en cette période hivernale, où tout se fait rare. Cette situation de dénuement est induite, par exemple, par le piteux état des routes de montagne, les sempiternelles coupures d’électricité, et enfin, l’incapacité des citoyens à s’autoprendre en charge faute de moyens, même si ces mêmes citoyens ont fait, à maintes reprises, preuve de solidarité agissante lors des moments difficiles.
Ces citoyens appelés à faire face à ces situations lorsque les services de l’Administration sont défectueux, il ne reste que la solidarité pour faire face à l’atrocité de la nature. Dans ce genre de situation, on peut évoquer les différentes manifestations de solidarité lors de l’hiver 2005, où des malades et des femmes enceintes ont été transportés par des citoyens dépourvus de moyens de locomotion adéquats pour ce genre de situation. Même topo à El-Hachimia, Bouira, une jeune parturiente, évacuée à l’hôpital sur dos de mulet ne survivra pas, faute de moyens plus commodes pour l’évacuer. (voir l’article de Salas O.A.). A Aïn El-Hammam, ex-Michelet, à Ath Dwala, Ichelladen, Akfadou ou bien à Selloum, Haïzer, Takarboust, Beni Ouartilane…, le spectre de l’enclavement plane déjà sur la région. Sans une consolidation des parcs communaux de matériaux, comme les chasses-neige, sans le renforcement du réseau d’électricité, sans la réfection des routes, le scénario de l’hiver 2005 peut se jouer cette année, lorsque l’on sait que l’hiver s’annonce déjà rude. Les premières chutes de neige ont été enregistrées à Michelet. (voir l’article de A.O.T.). Cette déplorable situation contre laquelle les citoyens opposent, héroïquement, leur sens de solidarité et de courage peut, à tout moment, avoir raison de leur résistance. Les pouvoirs publics doivent, contre toute attente, remédier à cette situation. A Bgayet, par exemple, il suffit de quelques gouttes de pluie pour que la ville soit inondée. Alors que dire des régions montagneuses qui subissent la dureté du climat. Epaisse couche de neige, pluies battantes, verglas, vent, grêle…tous les ingrédients pour un hiver qui s’annonce sous de mauvais auspices pour ces pauvres diables, sont déjà réunis, si l’on se fie au changement brusque du climat ces derniers jours. Devant ces difficiles conditions, les autorités concernées et les citoyens, doivent prévoir, dès maintenant, un plan de prévention contre les aléas de la nature. Espérons enfin que la leçon de l’hiver 2005 sera bien retenue par les responsables locaux, auxquels toute la responsabilité incombe.
M. Mouloudj