Les lentilles à 130 DA/kg

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Ce qui reste encore incompris des ménages de Lakhdaria, ce sont les montées en flèche des produits alimentaires, survenant chaque fois que le baril de pétrole enregistre des percées vers le haut.

Comme en ce début d’automne 2009, cette énergie non renouvelable oscille dans la bourse entre 72 et 74 dollars, une quotation positive certes mais, regrette-t-on toutefois, qui n’influe pas du tout positivement sur le faible pouvoir d’achat ; mais qui au contraire rend inaccessibles certains produits alimentaires de base importés facturés en euro, une monnaie en meilleure santé que la devise avec laquelle nous libellons nos hydrocarbures.

Ce renversement de situation sur le marché boursier à une énième fois encore touché les petites bourses du fait de l’envolée des prix des légumes secs surtout les lentilles, introuvables pendant un certain temps, puis qui ont réapparu mais hors de portée des bas salaires, ce qui fait dire à une personne de Lakhdaria : “Nos voisins tunisiens, marocains, et lybiens, crient au scandale au moindre centime ajouté aux marchandises, chez nous on rehausse à coups de 15,20, voire 25 DA/kg”. Puis de continuer cette fois avec colère : “ça, ce n’est ni de l’économie de marché, ni aucune autre doctrine, c’est du “tag alla man tag”.

Cet avis où il qualifie le marché national d’anarchique, désavantageant les personnes de situation sociale précaire, ne représente pas une opinion personnelle, mais bien d’autres la partagent, à l’exemple de Da Belaïd gérant un commerce sur la rue Lakhdaria. “J’ai préféré revenir bredouille de chez les grossistes, plutôt que de les payer à 126 DA le kilo”. Voulant dire que s’il s’approvisionne à ce prix, et appliqué une marge de 5 % seulement, il aurait revendu les lentilles à 133 DA.C’est fou ce que ce produit à subi comme hausses, pas plus tard qu’il y’a deux mois on le cédait à Lakhdaria à 90 DA/kg, à la mi-octobre à 110 DA, puis en ce début du mois de novembre à 130. Effectivement comme s’est plaint le citoyen, cette denrée subit à chaque fois des hausses de 20 DA le kilo.

Plus grave encore, on raconte que lors de la brève pénurie des lentilles en vrac, certains commerçants sans scrupules auraient liquidé à la place de tous les stocks conditionnés, des sachets de 800 g à raison de 120 DA. Une instabilité des prix qui vient conforter la rumeur selon laquelle l’année 2010 serait un cauchemar pour le petit peuple, et que l’histoire des lentilles n’est qu’un avant goût de ce qui nous attend.

A. Chérif

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