L’heure est aux premières gelées de l’hiver dans la région de la Soummam favorisées par le beau temps qui prévaut et la baisse vertigineuse du mercure. Un manteau blanc recouvre la terre qui rappelle la neige. Le gel qui se forme sans attendre le coucher du soleil gagne en ampleur et en intensité durant les longues et glaciales nuits de janvier. Le phénomène du gel qui atteint son rythme de croisière bat son plein et représente une sacrée menace pour nombre de cultures maraîchères notamment. Cette couche givrante qui enveloppe les plantes la nuit n’est pas sans mettre à mal les conditions de leur épanouissement. Le gel qui sévit touche en effet bien des vergers en ce moment et met à rude épreuve les plantations de légumes surpris en pleine floraison. Ces gelées contre lesquelles les paysans ne disposent d’aucun moyen pour s’en prémunir font en ce moment des ravages. Elles dévastent, entre autres, des vergers entiers de fèves et de haricots vert dans nombre de cultures rurales de subsistance faites avec des moyens rudimentaires. De telles cultures ont subi l’action destructrice des gelées et offrent une couleur jaune et une apparence fanée.
Ces plantes qui avaient, jusque-là, prospéré sont condamnées désormais à une mort lente qui ne leur donne aucune chance de salut. Avec le temps, elles perdent leurs fleurs et les bourgeons qui annonçaient encore les fruits tant espérés.
Enfin, les plantes à fleurs vivent un tel chamboulement thermique le jour et la nuit qu’elles sont vouées à la disparition. Autres effets de ces gelées qui brûlent tout sur leur passage, la destruction graduelle du tapis de végétation qui s’est formé à la faveur des favorables précipitations enregistrées dans le pays en automne, un signe jusque-là de bon augure pour les agriculteurs qui espéraient faire brouter ces herbes pour parer au manque de fourrages qui a hissé à plus de 600 DA le prix d’une botte de foin.
Z.Z.