“Il y a anguille sous roche et le wali est mal informé”

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Les propriétaires concernés par l’expropriation pour les besoins de la réalisation du projet d’évitement de la ville d’Azazga ne semblent pas prêts à abandonner leurs terres. C’est ce que relèvent des déclarations des délégués de ces derniers faites hier, lors d’un point de presse tenu dans le domicile de l’un d’eux situé au lieudit Imlel, à quelques encablures de la ville d’Azazga. “Nous vous avons invités ici aujourd’hui afin de constater par vous-mêmes les dégâts que l’actuel tracé de cette route peut occasionner si le projet venait à être réalisé, alors qu’une autre variante est en mesure de permettre d’éviter tout le désastre”, dira d’emblée un de ces délégués. Et de poursuivre : “Nous ne sommes pas animés de mauvaise volonté loin de là. Nous voulons cette déviation car on est conscients qu’elle est utile. Mais nous voulons éviter cette catastrophe qu’on veut nous imposer, nous avons déjà cédé nos terrains pour d’autres projets d’utilité publique dans un passé récent.” selon l’orateur, 94 familles sont concernées par l’expropriation. “Le tracé préconisé par la direction des travaux publics détruira, affirme celui-ci, pas moins 864 oliviers qui produisent entre 8 500 à 40 000 litres d’huile en moyenne chaque année, cela en plus de plusieurs hectares de terres fertiles appelés à disparaître. Plusieurs familles parmi nous vivent de la rente de ces terres et oliviers”, martèle un autre délégué. Pour les délégués, un tracé beaucoup moins coûteux que le présent et qui causera moins de dégâts, existe. “ Loin de nous l’idée de nous substituer aux professionnels en la matière, mais en constatant cette anomalie flagrante qui se remarque à l’œil nu, nous avons proposé un autre tracé dont 90% de l’itinéraire passeront par des terrains forestiers où l’on ne trouve que de broussailles et maquis”, disent-ils, affirmant que les chargés du projet n’ont voulu rien entendre en s’entêtant à maintenir l’actuel tracé. Pour les conférenciers qui assurent qu’aucune étude n’a été faite et qui demandent d’ailleurs un bureau d’étude “neutre” pour aller au fond de la crise, il y a anguille sous roche. “Ces gens là qui veulent coûte que coûte réaliser cette déviation sur nos terres ont des intérêts non avoués. Un enquête doit être faite”, disent-ils. Pourtant, le wali a clairement signifié, il y a quelques jours qu’il a été procédé à plusieurs études par des bureaux spécialisés et ces derniers, a-t-il affirmé, ont retenu l’actuel tracé. “Le wali a été induit en erreur, on lui a donné de fausses informations, telles que le nombre d’oliviers à détruire pour la réalisation du projet est seulement de trois, alors qu’on en a compté, comme nous l’avons dit tout à l’heure, 864”, a rétorqué un délégué qui invita, d’ailleurs, les hautes autorités de la wilaya à venir sur place. En éléments plus techniques, les porte-parole des familles à exproprier attestent des plans topographiques. Ce projet avec son plan actuel visera la réalisation de six ouvrages d’art (pont, viaduc…) alors que la variante qu’ils proposent n’est composée que de deux ouvrages. Pour eux, leur proposition permettra d’engranger des économies au Trésor public. Se voyant donc dans leur droit, les familles sont déterminées à ne pas se laisser faire. D’ailleurs, elles ont bloqué le chantier depuis le 26 octobre dernier. “Depuis, aucune autorité n’est venue nous voir, excepté la police qui nous harcèle de temps à autre”, précise un délégué. C’est donc le statu quo dans cette affaire qui n’a pas encore “livré tous ses secrets” à en croire les protestataires.

M. O. B.

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