Comme pour signifier une trêve, la rue vient de mettre en veilleuse ses sujets préférés, les prix prohibitifs atteints par les légumes secs où les démolitions en perspective ne retiennent plus l’attention.
Cette semaine est réservée au match que l’Algérie s’apprête à livrer à l’Egypte. La ville vit au rythme des péripéties de l’équipe nationale : blessure de Ziani, rétablissement de Bouguerra, forme de Gaouaoui.
A chacun son équipe type. Ceux qui aimeraient voir Chaouchi sur le terrain où les inconditionnels de Mansouri et de Megheni, la nouvelle perle et ne tarissent pas d’éloges envers leurs préférés.
Les spéculations quant aux titulaires et leur savoir-faire vont bon train.
La tension monte chaque jour davantage et la fièvre est transmise même à ceux qui d’habitude sont loin du football. Personne ne peut échapper à cette effervescence.
Les tricots avec les noms des joueurs de l’équipe nationale commencent à faire leur apparition. Dans les villages qui peuvent disposer d’un data show, on prend dès maintenant les dispositions pour que tous les villageois vivent cet événement en communion. “C’est comme au stade” nous dit un jeune qui préfère regarder le match dans un café avec ses amis. Tous ne jurent que par la victoire. On en veut pour preuve, les nombreux jeunes qui se présentent à la mairie par dizaine pour demander des drapeaux aux couleurs nationales.
C’est dire que Michelet vit pleinement le match, bien avant l’heure. Lorsque l’arbitre sifflera la fin du match au Caire, les clameurs monteront des villages pour inonder le Djurdjura qui lui aussi avec ses cimes enneigées sera de la partie.
La fête durera certainement jusqu’au matin. Et c’est ce que tout le monde souhaite.
A. O. T.