L’opposition rase les murs

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Pathétique constat d’une force politique, qui autrefois menait le mouvement associatif et combattait avec conviction l’idéologie islamiste montante, sans faillir à son devoir de statuer des valeurs démocratiques que d’aucuns qualifiaient à l’époque de défi rénovateur d’une société mal en point et d’un discours politique aigri. Mais cette conviction a laissé place, depuis quelque temps déjà à un mutisme et un laxisme, vis-à-vis des événements qui se passent en Algérie et Dieu seul sait qu’ils sont multiples. Pas de communiqués, ni de déclarations, silence radio si ce n’est tirer à boulets rouges sur telle ou telle personne même à l’intérieur de leur propre camp. Dans le fond, la réalité des faits intrigue, nulle force d’opposition en Algérie, si ce n’est Louisa Hanoune qui balaye cette idée avec un brun d’ironie, ventant à chaque sortie médiatique les mérites de son parti, seule opposition qui lutte encore. L’initiatrice de l’idée, consistant à la dissolution du Parlement ne tarit pas d’éloges envers ses adversaires politiques et en premier lieu l’opposition, qui plonge dans un mutisme accablant qui en dit gros sur sa stature qui commence à se liquéfier dans une léthargie palpitante.

Le RCD et le FFS qui ont carrément boycotté la dernière présidentielle, sans au passage omettre d’appeler à un boycott massif se sont essoufflés dans un langage de VIP… une manière de dire “on existe”, sans apporter des solutions à des problèmes majeurs reléguant de ce fait le peuple à des manifestants clairsemés. Dans le débat parlementaire, même constat où les partis d’opposition sont réduits à laver le linge sale entre eux, cohabitant à couteaux tirés. Prenons l’exemple de la Kabylie, qui traverse une période mouvementée, chômage, précarité, terrorisme…et on en passe, les deux partis qui sont présents en force dans cette région n’apportent aucune idée concrète réduisant son rôle à des appels à des manifestations qui se transforment en de véritables émeutes qui paralysent la région sous tous les angles et crucifient de plus en plus la. Idem pour les islamistes qui ne disposent même pas de groupe parlementaire. Il va sans dire que l’opposition vit encore dans le passé, et le RCD, parti qui naguère pesait sur la balance réalisant 10 % à l’élection présidentielle de 1995, a vu son “chef” réduit à prononcer un discours du balcon de son siège devant 50 personnes qui n’en avaient la moue désabusée. Aussi, pour le vieux parti du grincheux secrétaire général du FFS, qui en manque d’inspiration politique grandement acquise par ses aînés et dont la maison brûle actuellement. Les faits sont là, le phénomène des harraga, les évènements de Diar Echems et de Bab El Oued… nos politiques sont actuellement dos au mur et les solutions ne viennent ni d’un côté ni d’un autre. Les vieux éléphants aigris par tant d’usure politique, s’en tiennent à dénoncer le régime en place sans daigner proposer ou passer à l’action, et les marches organisées en Kabylie n’amassent plus de foule. L’absence d’une alternance accable de plus en plus les partis d’opposition. Par ailleurs, il faut avouer que certains partis ont balayé toute idée de compromis avec le pouvoir en place ce qui n’est pas sans conséquence sur leur intégrité. Absence de débat, de concret et d’idées, c’est là tout le hic de l’opposition algérienne, qui toutefois, est muselée mais qui n’arrive, on ne peut mieux à sortir de l’agonie et se ressaisir en ces temps de crise. Toute la question est là, c’est le retour peu à peu à l’avant Octobre 1988 avant la naissance du multipartisme. A vrai dire, l’opposition ne couine plus !

Hacène Merbouti

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