Ce n’est que partie remise

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A trois jours du match contre la sélection égyptienne, le vert, blanc et rouge a carrément peint la ville de Bouira. Jamais de mémoire bouirie, le drapeau n’a flotté et n’a été hissé autant et, qui plus est, par ce petit peuple qui n’a jamais vibré au Qassamen officiel.

Hier dans la journée, l’emblème est « monté d’un cran ». Il ira jusqu’à coller aux corps des bouiris au féminin, masculin et pluriel. Et nos couleurs seront sublimées sur fond de chansons circonstancielles servies dans chaque coin de rue par des tonnes de décibels. Vers 15 heures, les automobiles ont mis leurs klaxons à contribution. Les artères les plus fréquentées seront bloquées à la circulation par… l’emblème national pour se transformer en piste de danse.

Au niveau du quartier dit Dubaï, deux dames se mêleront aux jeunes danseurs sur fond de youyous et de « one, two, three, viva l’Algérie ! ». A dix-sept heures passées de quelques minutes, les Bouiris « armés » de fumigènes et autres artifices, se dirigent vers les écrans géants installés pour la circonstance. Place des Martyrs, 18h 30. Kiosques, arbres et poteaux sont pris d’assaut. Les poulains de Saâdane et les Pharaons font leur entrée. L’hymne national égyptien sera étouffé par un Qassamen servi à pleins poumons par les locataires de la place publique. L’ambiance était telle qu’on aurait cru que les Verts avaient empoché leur visa pour l’Afrique du Sud. Après quelques minutes de jeu, l’Algérie encaisse un but. L’enthousiasme tombe d’un cran. Cela ne tardera pas : “Le one, two, three” reviendra à la charge. Le onze national maîtrisera la situation. L’espoir est toujours là. A la mi-temps, la fête reprend. Un quart d’heure plus tard, le public est concentré devant l’écran géant.

Il ne reste plus que quelques minutes à la fin de la rencontre.

Les jeunes s’apprêtent à « allumer le feu « . La fête sera grandiose, promet la prédisposition du public. Il n’en sera rien : les Verts encaissent un deuxième but.

Les visages blêmissent. Le silence qui s’était abattu n’avait d’égal que l’effervescence fêtarde d’avant le match.

Les mines défaites se ressaisiront pour promettre aux Egyptiens une défaite au Soudan. Comme pour conjurer le mauvais sort et booster davantage les Verts, les klaxons et les « Viva l’Algérie ! » reprendront le dessus.

Il était sublime ce public et il le sera plus pour la rencontre prévue au Soudan.

Salas O. A.

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