La police a répertorié ces attaques selon leur nature et la manière de procéder des auteurs. Elle les a classées comme étant, soit des actions terroristes, soit l’œuvre des réseaux de banditisme qui ont connu une prolifération inquiétante ces derniers temps, ce qui n’est pas sans menacer la vie et les biens des citoyens.Même si la nuance est difficilement détectable, certains croient que les terroristes agissent à visage découvert et préfèrent généralement proférer d’abord des prêches à l’adresse de leurs victimes avant de passer à l’action. Ils signent leurs sales besognes pour qu’elles soient médiatisées. Alors que les bandits accomplissent leurs forfaits rapidement et dans la discrétion, en mettant des cagoules, pour qu’on ne les reconnaisse pas. Ce qui conforte souvent la thèse du banditisme local. La police croit que sur les quatre attaques commises depuis janvier, une seule relève du droit commun, c’est-à-dire opérée par des malfaiteurs. Il s’agit du hold-up commis contre l’agence postale d’Azroubar dans la commune de Mizrana où trois personnes encagoulées, munis d’armes blanches, ont ligoté l’agent de sécurité de cette petite institution avant de se volatiliser avec une somme de 35 millions de centimes. La somme volée aurait pu être plus grosse si les terroristes au nombre de cent, avaient réussi leur coup contre la BDL d’Aïn El Hammam à 2h du matin. Après de nombreuses tentatives à l’explosif pour pénétrer dans la chambre forte, les terroristes ont finalement quitté les lieux, sans empocher un sou. En sus de hold-up, les malfaiteurs ont innové dans les opération de vols, en opérant des attaques contre les convois de fonds. Ce nouveau phénomène que la Kabylie a découvert, ces trois dernières années, est dû essentiellement à l’absence de la sécurité, notamment dans les localités les plus isolées.Même si les forces de sécurité réalisent souvent des prouesses, la quiétude et la sécurité du citoyen demeurent toujours menacées à la multiplication des réseaux de la maffia.Quinze affaires criminelles par jour3 813 affaire criminelles ont été enregistrées dans la wilaya de Tizi Ouzou, depuis le 1er janvier 2005, indiquent les statistiques de la police judiciaire, soit une moyenne de quinze affaires par jour. 1 222 ont été résolues et 2 591 sont toujours en instance.La quasi totalité de ces infractions ont été commises par des hommes. Sur un total de 1 531 personnes appréhendées, durant cette période, 1 381 sont des hommes, soit un taux de 90%, révèle le document de la police judiciaire. Une centaine d’entre eux a été présentée au parquet pour la même période. 58 femmes ont été également arrêtées, pour des délits, ayant trait souvent à l’incitation à la débauche et aux infractions sexuelles y compris le viol.Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, huit clandestins de différentes nationalités ont été interpellés, les contrevenants ont été reconduits, selon a réglementation, aux frontières.Selon le document de la police, les homicides volontaires ont baissé par rapport à l’année passée (5 en 2005 contre 13 en 2004), contrairement aux vols qui ont connu une inquiétante croissance.En effet, en l’espace de sept mois, les services de sécurité ont enregistré 2 367 vols de différents types, orchestrés généralement par des jeunes. Cette frange de la société, pensent certains observateurs, manifeste, ces dernières années plus de violence et d’agressivité : résultat inévitable de la décennie rouge qu’a traversée le pays.Les vols les plus récurrents, sont ceux des portables. Dans le chapitre intitulé, “toutes catégories de vols”, la sûreté de wilaya évoque pas moins de 1 040 vols opérés, depuis janvier de l’année en cours. Le nombre des vols avec circonstances aggravantes ou avec effraction s’élève, respectivement à 269 et 213 vols. 24 mineurs figurent également dans 56 actes de vols à main armée, et dans 785 infractions de coups et blessures, 11 femmes et 266 hommes sont aussi auteurs de ces infractions.Sur le registre d’atteinte à l’économie nationale, 25 affaires ont été élucidées telles que les importations frauduleuses et la fausse monnaie qui dépasse les 50 000 DA. Concernant le trafic des stupéfiants, le faux et usage de faux et autres crimes, 411 personnes ont été interpellées. Pas moins de 200 personnes qui seraient impliquées dans l’affaire du trafic des véhicules volées, ont été présentées devant le juge d’instruction près le tribunal de Tizi Ouzou. Même si les différents corps de sécurité travaillent d’arrache-pied pour mettre un terme à ces fléaux, la lutte contre le banditisme ne fait que commencer et la conjugaison de tous les efforts ainsi que la contribution du citoyen est plus qu’indispensable, puisqu’il y va de la sécurité des biens et des personnes.
M. Aït Frawsen