Pas de gaz naturel pour la ville

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Ceux qui ont découvert par la presse, le fameux programme, ont été quelque peu déçus vu qu’ils avaient eu, auparavant, des rumeurs faisant état de l’inscription de la région au programme de raccordement en gaz naturel. En effet, eu égards à ce qu’elle a enduré, durant l’hiver passé, la population s’attendait à ce que les pouvoirs publics fassent un geste afin que certaines situations ne se répètent pas. Tout le monde se souvient des pénuries vécues par les citoyens d’Iferhounene, d’Ain El Hammam et des Ouacifs, durant les neiges de janvier dernier où la bonbonne de gaz a été revendue au prix record de 400 dinars. Pour faire face au froid, beaucoup de familles ont eu recours au traditionnel “kanoun” creusé à la hâte. C’est dans ces sens que certains pour parer à l’imprévu ont d’ores et déjà constitué des réserves de bois en prévision des mauvais jours. Le déboisement bat son plein mais comme dit l’adage, “Ventre affamé n’a point d’oreille”. La protection des forêts, on y pensera après. Des commerçants d’un nouveau genre font leur apparition. Les scies électriques résonnent dans les forêts durant tout l’été. Un camion de bois de chauffage est cédé à 5000 DA, moins cher que le prix de deux fûts de mazout alors que les services d’un bûcheron, possédant le matériel de coupe, sont loués à 300 DA l’heure. Des affiches informant de l’adresse des bûcherons proposant leurs services, sont collées sur les murs de la ville. Les nouvelles constructions sont dotées de cheminées. Le bois reprend sa place après avoir été délaissé, au profit du fuel. C’est le retour aux sources et on se rend compte que, finalement le confort, même en 2005, se paie et chèrement. L’embellie pétrolière devrait pousser les décideurs à faire un geste envers ces montagnards marginalisés, oubliés du développement. “Nous sommes doublement sanctionnés, disent-ils. La nature ne nous ménage pas avec ses rigueurs pendant huit mois sur douze, avec des températures qui atteignent parfois, moins dix degrés. Pendant ce temps, le prix de l’électricité du mazout et du gaz, indispensables au chauffage, ne cessent d’augmenter, décourageant les plus nantis, d’entre-nous” disent ces citoyens convaincus que si le gaz n’arrive pas maintenant, il n’arrivera jamais.Ceux d’entre eux, pour qui la possibilité d’habiter la grande ville se présente, ne ratent pas l’occasion de déserter “thamourth” qu’on ne viendra visiter que quelques jours par an. Encore une cause de l’exode rural.

Nacer B.

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