Les supporters des Verts déferlent sur Khartoum

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Toutes ces facilités additionnées à la délivrance du passeport en moins de 24 heures ont poussé des dizaines de milliers de supporters des Fennecs à se déplacer en masse hier, à l’aéroport ou la compagnie Air Algérie avait programmé plus de 10 vols rien que pour la journée d’hier. Les fans, plus nombreux que dimanche et lundi, se sont amassés derrière les guichets où il régnait toujours une cacophonie et une ambiance indescriptible. A première vue, les supporters algériens sont déterminés à en découdre avec les Egyptiens. “On nous a agressés chez eux, on fera de même à Khartoum si ce n’est plus.” Nous apprenons l’après-midi que les supporters qui étaient à l’aéroport sont arrivés à destination, et des escarmouches verbales ont éclaté avec les supporters égyptiens. Le bus des joueurs de l’équipe nationale égyptienne a été victime de jets de pierre selon la chaîne Al Jazeera qui a précisé que « le président de la fédération égyptienne a fait appel au commissaire du match pour faire constater les dégâts occasionnés à leur bus. » Les à-côtés de ce match ont pris des tournures politiques et diplomatiques entre les deux pays. En effet, les deux pays par le biais de leurs présidents sont intervenus personnellement pour fournir, tout le soutien dont ont besoin leurs deux équipes nationales ainsi que les supporters, allant jusqu’à organisé deux ponts aériens entre l’Egypte, l’Algérie et le Soudan. Hier à l’aéroport, les rumeurs qui circulaient sur un accrochage entre les supporters des deux camps ont apparemment galvanisé les foules qui scandaient « Deïich, Châab, mâak y a Sâadane, el djihad fi Soudane » dans une ambiance et un climat survoltés. Dans ce contexte, tous les témoignages de supporters qu’on a pu recueillir sur place sont unanimes. « On ira en Soudan pour se venger d’abord en gagnant puis en leur rendant la monnaie », nous diront les supporters que nous avons approchés. Certains campent à l’aéroport et veulent coûte que coûte se rendre au Soudan, ils font toujours la quête et ont même passé la nuit sur place. « Il faut y aller, nous sommes déterminés à en découdre avec les Egyptiens », nous dira ce supporter acharné. Pour beaucoup, le football semble passer au second rang, en témoigne cette hargne qui les anime et qu’on peut facilement lire sur leurs visages accablés par la colère. D’autres, ne pourront pas y aller, faute de place car le gouvernement a arrêté le nombre de supporters pouvant se déplacer à la capitale soudanaise à 9000. Les opérateurs économiques se sont mis de la partie en offrant plusieurs places gratuites, néanmoins les billets sont introuvables, et pour les personnes désirant se les procurer, il faut patienter des heures et des heures sous le mépris des agents d’Air Algérie et de la police. A Khartoum, les supporters des Verts défilent tels un seul homme, prêts à tous les scénarios, et la capitale n’a jamais vu une telle déferlante humaine de supporters des deux camps envahir leur ville qui est en alerte après que plus de 15 000 policiers eurent été mobilisés pour cette empoignade décisive. Pour sa part, la FIFA est inquiète quant à d’éventuels débordements qui surviendraient après le match. Aujourd’hui encore, des supporters seront acheminés vers le Soudan, et l’aviation égyptienne et dans le cadre d’un accord a donné le feu vert à deux avions de la compagnie Air Algérie afin d’atterrir à l’aéroport du Caire pour transporter les supporters des Verts qui se trouvent sur place.

Hacène Merbouti

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